Alors que les honneurs militaires ouvraient samedi matin la visite officielle de Manuel Valls, ministre des Outre-mer, des centaines de Calédoniens pro-français ont bravé l’interdiction de rassemblement pour manifester près de la Croix de Lorraine. Armés de drapeaux tricolores et scandant « Non, c’est non », ils ont exprimé leur refus de toute remise en cause des trois référendums ayant confirmé le maintien dans la République.
Une mobilisation sous le signe de la défiance
Malgré les appels au calme, la colère persiste chez les loyalistes. Nadia, 44 ans, résume l’ambivalence : « On espérait des solutions, mais [Valls] dit tout et son contraire. Nous ne sommes pas des Français de seconde zone. » Comme elle, beaucoup dénoncent un sentiment d’abandon après les émeutes de mai, liées au projet de dégel du corps électoral. Michel, installé depuis les années 1970, confie son pessimisme : « L’espoir s’amenuise. »
Valls en équilibre entre apaisement et fermeté
Accueilli par des *Marseillaises* spontanées, le ministre a salué « les drapeaux français », tout en évitant de répondre directement aux questions sur le scrutin. « Je suis là pour retrouver le dialogue », a-t-il insisté, appelant à « soutenir une économie à terre ». Une position qui laisse sceptiques les manifestants, dont Raphaël Romano, président d’*Un Cœur, Une Voix* : « *Un homme, une voix*… Le ministre botte en touche. »
Démocratie versus réalités politiques
Sonia Backes, présidente de la province Sud, défend cet « accueil républicain » comme un rappel au respect des référendums. Pourtant, les divisions restent profondes. Rachel, déplacée à cause des violences, incarne ces fractures : « On s’est retrouvés en guerre, mais je veux rester ici. »
Au programme : relance économique et dialogue
Pour cette troisième journée, Valls multiplie les rencontres avec les élus locaux et le secteur économique, où des annonces sont attendues. Reste à savoir si le dialogue apaisera les craintes d’une population partagée entre attachement à la France et désillusion face à Paris.
Enjeu majeur : concilier stabilité institutionnelle et urgences sociales, dans un territoire où la violence a récemment rappelé son prix