Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a annoncé, dimanche, la prolongation du chômage partiel jusqu’au 30 juin en Nouvelle-Calédonie. Une mesure destinée à « rassurer » des milliers de Calédoniens touchés par les conséquences des émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts, détruit 20 % du PIB local et causé plus de 240 milliards de francs (2 milliards d’euros) de dégâts.
Lors d’un entretien télévisé sur NC la 1ère, Valls a également confirmé une subvention de 24 milliards de francs (200 millions d’euros) pour reconstruire écoles et bâtiments publics, tout en laissant entrevoir des réaménagements des prêts français, malgré les finances exsangues du territoire. « L’État protège la Nouvelle-Calédonie », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité de relancer les investissements.
Mais le cœur de sa mission reste politique : relancer le dialogue entre indépendantistes et loyalistes, bloqué depuis les violences déclenchées par le projet de dégel du corps électoral. Sans accord sur ce sujet explosif — les loyalistes veulent intégrer les nouveaux arrivants, les indépendantistes s’y opposent —, Valls craint un scénario catastrophe : « Les braises de la violence sont toujours là. […] Il pourrait y avoir de nouveau des affrontements, une forme de guerre civile. »
Si le ministre a levé la pression sur l’échéance du 31 mars pour un accord global, il prévient : sans perspective politique claire, pas de relance économique. Un message adressé à tous les acteurs, alors que les provinciales, scrutins clés pour l’équilibre du pouvoir local, doivent se tenir d’ici fin 2024. Entre urgence sociale et équilibre institutionnel, le Caillou marche sur une corde raide.