Dans un entretien sans concession, Harold Martin, figure historique de l’Accord de Nouméa, a accusé le Ministre des Outre-mer de favoriser une « indépendance kanak et socialiste » lors des négociations sur l’avenir du territoire. Malgré trois référendums rejetant l’indépendance (2018-2021), Martin déplore que Paris « cède au chantage » des indépendantistes de l’UC et du FLNKS, qu’il juge responsables des violences de mai 2024.
« Valls est sous le joug de ceux qui ont tout brûlé», assène-t-il, critiquant les déclarations du Ministre sur une « souveraineté pleine » et le « peuple premier », qu’il assimile à un reniement de l’Accord de Nouméa. Il dénonce aussi l’impunité des « commanditaires » des émeutes, évoquant des dossiers judiciaires « étouffés » pour raisons politiques.
Comparant le ministre à Edgard Pisani, envoyé par Mitterrand en 1985, Martin ironise sur une « séquence vouée à l’échec ». Mais il mise sur Emmanuel Macron, rappelant que le président a promis de « tirer les conséquences » d’un maintien dans la France.
Optimiste malgré tout, l’ex-dirigeant souligne l’importance stratégique du nickel calédonien face à la Chine, et appelle les loyalistes à résister : «Trois référendums ont scellé notre attachement à la France. Personne ne nous l’enlèvera.»