Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a confirmé le transfert des opérations d’Aircal vers l’aéroport de Tontouta, une décision initialement annoncée en février. Cette relocalisation, prévue pour être achevée d’ici juillet 2025, suscite des inquiétudes parmi les usagers.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie visant à rapprocher Aircal de sa maison mère, Aircalin. Avant la crise sanitaire, Aircal affichait une tendance positive avec un objectif de 500 000 passagers annuels pour équilibrer ses comptes. En 2013, la compagnie comptait 350 000 passagers, et avant la pandémie, ce chiffre avait presque atteint 470 000. Cependant, la crise du Covid-19 a gravement impacté l’activité, nécessitant un plan de restructuration et un emprunt de 500 millions de francs, entraînant le départ de 40 employés.
Les événements de 2024 ont aggravé la situation, plaçant Aircal au bord de la faillite. Pour éviter un dépôt de bilan, la Nouvelle-Calédonie a injecté 1 milliard de francs dans la compagnie, accompagnée d’un plan social qui a conduit à la réduction de 155 postes, allégeant ainsi la masse salariale de 1,2 milliard. Malgré ces efforts, l’activité a chuté, avec une diminution de 40 % du nombre de vols, rendant nécessaire l’exploration de nouvelles solutions, dont le déménagement vers Tontouta.
Une question cruciale demeure : l’aéroport de Tontouta est-il capable de gérer à la fois le trafic domestique et international, surtout lorsque l’activité reviendra à la normale ?
Des aménagements seraient donc nécessaires pour séparer les flux domestiques des internationaux, car ces deux types de trafic ne doivent généralement pas être mélangés. Des travaux sont donc envisagés pour garantir une gestion efficace des deux types de passagers.
Les économies envisagées dans le cadre du projet de déménagement des activités aériennes à Tontouta ne se limitent pas seulement aux coûts liés à la plateforme. Elles touchent également le personnel, notamment les contrôleurs aériens, dont le recrutement à Magenta s’avère de plus en plus compliqué. En conséquence, le regroupement des contrôleurs à Tontouta est envisagé, car la majorité des candidats préfère cette localisation, où les salaires sont supérieurs de 60 % à ceux de Magenta.
Pour l’instant, il est difficile d’évaluer précisément les économies générées par ce projet. Cependant, le chiffre d’un milliard de francs évoqué est déjà un indicateur significatif. L’augmentation des coûts d’exploitation à Tontouta, bien que marginale grâce à l’utilisation d’équipements existants, nécessitera probablement des ajustements, comme l’extension des horaires d’ouverture pour mieux répondre à la demande des vols internationaux, qui sont actuellement peu fréquents.
Bien que la fusion Aircal et Aircalin ne soit pas à l’ordre du jour, un regroupement des fonctions administratives pourrait permettre des économies d’échelle.
Une interrogation fréquente concerne la possibilité d’aides publiques destinées à compenser les surcoûts pour les usagers à faibles revenus. Les discussions portent également sur la manière de gérer ces coûts supplémentaires, notamment s’ils seront intégrés dans le prix du billet ou traités différemment. Une étude a été initiée pour explorer ces questions en profondeur, et les résultats devraient éclairer les décisions futures.
En parallèle, des consultations sont prévues pour recueillir les avis des usagers et des parties prenantes sur les meilleures options à envisager. Ces échanges permettront d’affiner les propositions et d’assurer une prise en compte des réalités du terrain.
Actuellement, la liaison entre Nouméa et l’aéroport de La Tontouta ne bénéficie d’aucun service de transport public, étant uniquement desservie par des navettes privées. La question se pose de savoir si des transports en commun seront mis en place pour cette connexion essentielle. Avec le déménagement d’Air Calédonie vers La Tontouta, des mesures temporaires seront instaurées pour faciliter cette transition. Une fois que le trafic entre Nouméa et l’aéroport augmentera, une réflexion plus approfondie sur le développement des transports sera nécessaire. L’idée d’ériger une gare routière est déjà à l’étude, soulignant l’importance de cette infrastructure.
Le projet de transfert d’Air Calédonie à La Tontouta est un sujet qui a été évoqué depuis plusieurs années. À son arrivée en 2013, le directeur d’Air Calédonie a déjà souligné les enjeux liés à ce déménagement.
Quant à l’avenir de l’aérodrome de Magenta, il ne devrait pas fermer, car il continuera à jouer un rôle essentiel en offrant des services tels que les évacuations sanitaires (Evasan) et en hébergeant des opérations d’hélicoptères. Ainsi, bien que des changements importants soient à l’horizon, certaines infrastructures demeureront cruciales pour le bon fonctionnement des services aériens en Nouvelle-Calédonie.