Lors de l’assemblée générale récente de l’association « Un Cœur, Une Voix », plus de 80 membres étaient présents dont son représentant Raphael Romano.
Président de l’association, il a exprimé sa satisfaction quant à la tenue de cette assemblée, soulignant l’importance de rassembler les membres pour partager des informations cruciales concernant les Calédoniens en difficulté. Il a également mentionné qu’en raison des émeutes survenues le 13 mai, l’association a adopté une approche plus discrète pour ne pas aggraver la situation.
Concernant les exclus du droit de vote, on estime qu’environ 42 000 personnes en Nouvelle-Calédonie sont concernées. Toutefois, il a été noté que certains d’entre eux ont quitté le territoire.
Les Calédoniens de cœur, qu’ils soient nés au pays ou y ayant des attaches profondes, se sentent souvent marginalisés, notamment ceux qui ne peuvent pas voter aux élections provinciales. Beaucoup de ces départs concernent des individus ayant séjourné temporairement, souvent pour des contrats de courte durée. En revanche, ceux qui souhaitent participer activement à la vie politique, en votant et en choisissant leurs représentants, semblent majoritairement rester sur le caillou. Ainsi, les inquiétudes quant à une perte significative d’électeurs ne semblent pas justifiées.
Le dégel du corps électoral, ce sujet controversé :
Certains responsables politiques affirment que les émeutes n’ont pas été causées par la réouverture du corps électoral, mais plutôt qu’elles ont été utilisées comme un prétexte par certains groupes pour justifier des actes de violence. Ils insistent sur le fait que ces troubles sont le résultat d’une manipulation orchestrée par des influences extérieures, visant à semer le trouble au sein de la jeunesse calédonienne. Ils soulignent également que la réouverture du corps électoral est une nécessité juridique, reconnue par des institutions comme le Conseil d’État.
La justice quant à elle, fera la lumière sur ces événements et clarifiera les véritables causes des violences.
Malgré les tensions et les incertitudes, des avancées sont possibles dans ce domaine, et des discussions constructives pourraient permettre de trouver des solutions acceptables pour tous.
La réouverture du corps électoral est non seulement une nécessité, mais également une obligation légale. Selon certains, cette réouverture est conforme à l’accord de Nouméa, qui stipule un corps électoral glissant. Ils affirment que les Calédoniens ont voté pour cet accord en 1998, et non pour le gel du corps électoral instauré en 2007.
Les partisans de cette réouverture insistent sur le fait qu’il est crucial de respecter l’esprit de l’accord de Nouméa, qui vise à garantir une représentation équitable pour tous les citoyens. Ils prévoient d’explorer toutes les voies légales pour faire avancer cette cause, en s’opposant fermement à la situation actuelle qui, selon eux, crée des inégalités flagrantes. En effet, il existe des jeunes de 18 ans qui, bien qu’étant scolarisés, ne peuvent pas voter, tandis que d’autres de leur âge peuvent le faire. Cette disparité est perçue comme une injustice qui doit être corrigée.
La durée de 10 ans pour le glissement du corps électoral :
Certains adhérents de l’association estiment que cette période est trop longue et qu’elle pourrait engendrer des divisions supplémentaires au sein de la population. Ils soulignent que cette situation pourrait décourager les investissements et inciter les habitants à quitter la Nouvelle-Calédonie, alors même que des efforts sont déployés pour attirer de nouveaux résidents. L’idée est de favoriser une reconstruction collective sans discrimination entre les différents groupes électoraux.
Dans le cadre des discussions récentes, Manuel Valls a mentionné qu’un consensus émergeait autour de l’ouverture du corps électoral aux natifs, ce qui pourrait concerner environ 12 441 personnes. Cette proposition suscite des réactions variées parmi les acteurs politiques locaux. Certains voient cette ouverture comme une avancée positive, tandis que d’autres restent sceptiques quant à son impact sur l’équité et la représentation.
Cependant, il est noté que l’Union Calédonienne (UC) n’a jamais officiellement reconnu cette position, ce qui complique les discussions avec l’État français. Les adhérents insistent sur la nécessité d’une clarification des termes utilisés dans ces négociations, en soulignant la différence entre « discussion » et « négociation ». Ils affirment que la réalité est que le corps électoral ne sera pas modifié dans l’immédiat, et que l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ne pourra être envisagée sans une réforme constitutionnelle préalable.
« La richesse de la Nouvelle-Calédonie réside non pas dans ses ressources naturelles, comme le nickel, mais dans sa population, sa jeunesse et sa diversité culturelle. » Raphael Romano
Le président a exprimé des craintes quant à l’éventualité d’élections provinciales avec un corps électoral gelé, ce qui signifierait que certains citoyens, qui ont déjà exprimé leur volonté de rester au sein de la République française, pourraient être exclus du processus démocratique. Cela soulève des questions sur la légitimité des décisions prises par les élus, car une partie significative de la population ne serait pas représentée. Il a insisté sur l’importance de garantir que tous ceux qui contribuent à la société calédonienne aient leur mot à dire dans le choix de leurs représentants.
Il a également évoqué la nécessité d’un consensus pour avancer, tout en affirmant que les Calédoniens devraient avoir le dernier mot sur les décisions qui les concernent. En cas d’absence d’accord, il a souligné l’importance de ne pas laisser un quart des électeurs en dehors des discussions, ce qui pourrait entraîner des décisions biaisées et inéquitables.
Face à ces enjeux, des actions sont envisagées pour garantir une représentation équitable de tous les citoyens, même si la question du dégel du corps électoral reste délicate.
Il faut souligner que cette situation est inacceptable pour la majorité des Calédoniens, qui ne peuvent pas comprendre pourquoi des individus, ayant contribué à la société locale pendant si longtemps, ne peuvent pas participer aux processus électoraux. Les adhérents insistent sur le fait qu’il est essentiel d’explorer toutes les voies juridiques et sociales pour remédier à ce qu’on considère comme une injustice flagrante.
Dans un contexte difficile pour de nombreuses associations en Nouvelle-Calédonie, Raphael Romano a exprimé les défis rencontrés par son organisation, tout en soulignant le soutien précieux reçu de la part de chefs d’entreprise. Il tient à rendre hommage à ceux qui, aujourd’hui, font face à des situations précaires, notamment les victimes d’exactions et les 30 000 personnes ayant perdu leur emploi.
Le porte-parole a noté que l’adhésion à leur association, traditionnellement fixée à 3 000 francs, a été réduite à 1 000 francs pour permettre à un plus grand nombre de personnes de participer, qu’elles soient électeurs ou non. Il a lancé un appel à tous les Calédoniens pour qu’ils apportent leur soutien à l’association, tout en reconnaissant les difficultés financières que chacun traverse.
L’association « Un Cœur, Une Voix » milite pour trois revendications essentielles : la réintégration des natifs sans conditions, la réintégration des conjoints de citoyens calédoniens, et l’extension du droit de vote aux résidents présents sur le territoire depuis au moins dix ans.
Le porte-parole souligne que cette dernière demande est soutenue par une majorité des partis politiques, tant indépendantistes que loyalistes, qui avaient convenu d’une telle mesure dans le cadre de l’Accord de Nouméa.