Ce déplacement en Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans une série de rencontres régulières que M. Tanghe organise avec les unions territoriales, tant en métropole qu’en outre-mer. Sa dernière visite en Nouvelle-Calédonie remonte à trois ans.
Sa présence au caillou répond à deux objectifs principaux. D’une part, il souhaite rencontrer les représentants syndicaux pour leur apporter un soutien moral et logistique dans leurs missions. D’autre part, il a constaté un besoin urgent de dialogue et de collaboration, surtout dans le contexte actuel de la Nouvelle-Calédonie. Il a exprimé sa volonté d’aider les syndicats à continuer leur travail, en leur fournissant des pistes et des conseils pour avancer dans leurs démarches.
Concernant les relations entre la CFE-CGC nationale et la CFE-CGC de Nouvelle-Calédonie, M. Tanghe évoque des liens qui vont au-delà des simples relations syndicales. Il décrit une véritable camaraderie et un soutien mutuel, illustré par les échanges fréquents qui ont eu lieu lors des évènements de l’année dernière. Effectivement, des réunions en visioconférence avaient été organisées avec les présidents de fédérations pour discuter des défis rencontrés par les syndicats locaux, notamment ceux dirigés par Christophe Coulson, président de l’UT CFE-CGC Nouvelle-Calédonie.
Il insiste sur le fait que les syndicats locaux sont les mieux placés pour identifier les besoins spécifiques et les solutions adaptées à leur secteur. Il souligne également l’importance de la flexibilité dans les approches, car il n’existe pas de solutions universelles applicables à toutes les situations.
Bien que des négociations soient en cours sur le territoire, il faut préciser que des rencontres avec des ministres à Paris sont également prévues pour aborder ces questions.
Un des sujets majeurs concerne le rôle de la fonction publique dans l’économie calédonienne. La question de la réduction des dépenses publiques a été soulevée, et y compris le public et le privé, doivent contribuer à des efforts d’économie, des discussions sont d’ailleurs en cours avec les élus locaux pour explorer des solutions viables.
Parmi les propositions discutées figurent le gel des avancements, la possibilité de temps partiel, ainsi que le gel de certains postes. Ces mesures visent à alléger la charge financière de la fonction publique. Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la mise en œuvre de ces propositions. M. Tanghe a exprimé des doutes sur la volonté des élus de retenir les suggestions formulées, notamment en ce qui concerne le gel des avancements, qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur les fonctionnaires concernés.
Des rencontres régulières avec les élus du congrès et du parlement sont essentielles pour suivre l’évolution de ces discussions et s’assurer que les préoccupations des citoyens sont prises en compte.
La crainte est que, malgré l’écoute des élus, les décisions finales ne reflètent pas les besoins exprimés par les acteurs locaux.
La population exprime un désir de renouveau et de progrès.
Pour que cette volonté se concrétise, un soutien substantiel de l’État est jugé essentiel. Les négociations en cours avec Paris sont complexes, notamment en raison des conditions imposées par l’État en échange d’un soutien financier. Le gouvernement français a proposé un plan d’aide de 120 millions d’euros, mais cela s’accompagne de demandes de réformes fiscales et sociales qui suscitent des débats.
Un des points soulevés concerne l’équité des aides de l’État, qui devraient être accessibles à toutes les entreprises, sans conditions discriminatoires. Les acteurs locaux estiment que des fonds pourraient être mieux utilisés si les critères d’attribution des aides étaient revus. Cela soulève des questions sur la gestion des ressources et l’impact des décisions prises à Paris sur le terrain calédonien.
L’analyse des situations individuelles est également jugée cruciale. Chaque cas doit être examiné de manière approfondie pour garantir une approche adaptée aux réalités locales.
Par ailleurs, le lien entre la Nouvelle-Calédonie et la métropole semble souffrir d’un manque de compréhension mutuelle. La distance géographique et le décalage horaire compliquent les échanges et les négociations. Les acteurs locaux estiment qu’il existe un déficit d’information sur la réalité calédonienne au sein des instances métropolitaines.
À cet égard, des rencontres sont prévues pour sensibiliser les syndicats et les décideurs en métropole. Ces échanges visent à établir un dialogue constructif et à favoriser une meilleure compréhension des défis auxquels fait face la Nouvelle-Calédonie.
Dans le cadre des discussions sur les réformes des retraites en France, la situation actuelle semble stagnante. Jean-Philippe Tanghe souligne que le conclave initié par le Premier ministre, visant à aborder les questions de retraite, rencontre des difficultés. En effet, les syndicats comme Force Ouvrière (FO) et la CGT, ainsi que l’Union des entreprises de proximité (U2P), ont décidé de quitter les négociations, laissant un vide autour de la table des discussions.
Malgré cette situation, certains acteurs continuent de croire en l’importance de ces échanges. Ils estiment qu’il reste des leviers à explorer, notamment en ce qui concerne l’emploi des seniors, la pénibilité au travail et l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Ces participants sont convaincus que des solutions peuvent encore être trouvées, même si cela implique de faire face à des conditions plus favorables que celles rencontrées dans d’autres régions, comme la Nouvelle-Calédonie.
La question de l’âge légal de départ à la retraite est également au cœur des débats. Certains estiment qu’il s’agit d’un sujet crucial, malgré les opinions divergentes. François Bayrou a récemment tenté de clore ce chapitre, mais les réformes précédemment validées ne régleront pas les problèmes à long terme. En effet, il est prévu qu’un déficit se profile à l’horizon 2030, ce qui soulève des inquiétudes quant à la viabilité du système de retraite.
L’argument selon lequel travailler une ou deux années supplémentaires pourrait augmenter les cotisations et, par conséquent, les retraites est contesté. Pour ceux qui n’ont pas d’emploi à 60 ans, il est peu probable qu’ils en trouvent un à 62, 63 ou 64 ans. Cela soulève des questions sur la durabilité du système et sur le fait que de nombreux métiers sont particulièrement éprouvants, rendant difficile le maintien d’une activité professionnelle à un âge avancé.
La remise d’un rapport au Premier ministre :
Ce rapport, bien que potentiellement significatif, soulève des interrogations. Certains participants craignent qu’il ne soit relégué aux oubliettes, sans réelle suite ou impact, notamment sur le plan politique.
Si les recommandations formulées dans le rapport sont pertinentes et alignées avec les objectifs du gouvernement, elles pourraient être considérées. Cependant, le climat politique actuel, jugé complexe, rend difficile l’adoption de positions claires. Les élus ont récemment évoqué la nécessité d’un accord politique pour avancer vers des négociations, ce qui pourrait ralentir le processus.
De nombreux interlocuteurs rencontrés en Nouvelle-Calédonie ont exprimé que pour obtenir une visibilité nécessaire à la relance économique et à l’équilibre social, un accord à long terme est indispensable. Cette conviction semble partagée par plusieurs acteurs de la société civile, qui estiment qu’une certaine stabilité est essentielle pour avancer.
Cela doit aussi être le fruit d’un effort collectif, impliquant non seulement les politiques, mais aussi la société civile.
La venue de M. Jean-Philippe Tanghe, Secrétaire Général de la CFE-CGC doit mettre en lumière la nécessité d’un cadre stable et d’accords clairs pour favoriser le développement économique et social de la Nouvelle-Calédonie.