Alors que le Congrès de Nouvelle-Calédonie examine le budget 2025 dans un climat tendu, les discussions sur l’avenir institutionnel du territoire se poursuivent à l’approche de la visite du ministre des Outre-mer, Manuel Valls.
Un budget 2025 incertain
Les débats autour du budget calédonien s’annoncent difficiles, avec un risque réel de rejet. Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika et chef de la délégation UNI pour les négociations confirme que des désaccords persistent, notamment sur les affectations des produits de la TGC (Taxe Générale sur la Consommation) et les budgets de reversement. Si le budget de répartition fait consensus, celui de la Nouvelle-Calédonie reste contesté.
Négociations institutionnelles : vers un statut définitif ?
À la veille de l’arrivée de Manuel Valls, les discussions sur l’avenir institutionnel entrent dans une phase décisive. Après des échanges en format plénier et des ateliers techniques en visioconférence, les partenaires calédoniens abordent désormais des négociations substantielles. Quatre thèmes majeurs structurent les débats :
Le lien avec la France : La question de la souveraineté reste centrale. L’UNI défend une indépendance en partenariat, une proposition jugée rassembleuse, bien que les loyalistes y soient opposés.
La citoyenneté et le corps électoral : Un consensus émerge sur l’inscription des natifs, mais la création d’un code de la citoyenneté, inspiré du modèle français, pourrait clarifier les critères d’accès au vote.
La gouvernance : Le rôle des provinces est en discussion. Si certaines compétences pourraient être renforcées, l’UNI s’oppose à une hyper-provincialisation qui menacerait la cohésion territoriale.
Un projet de société : L’idée d’un nouveau contrat social, reprenant des éléments du plan PS2R, pour préparer l’avenir.
Un calendrier serré
Initialement fixé au 31 mars, l’échéance pour un accord semble compromise, ce qui pourrait retarder les élections provinciales prévues avant fin 2024. Jean-Pierre Djaïwé souligne l’urgence d’avancer, mais reconnaît que le temps manque pour organiser un scrutin dans de bonnes conditions.
La méthode Valls saluée
Les acteurs locaux apprécient l’approche du ministre, qui a su rassembler indépendantistes et loyalistes autour de la table, y compris l’UC-FLNKS, absent des discussions depuis mai 2023. Cependant, les divergences restent profondes, notamment sur la question de l’indépendance.
Vers un référendum final ?
Si aucun accord n’émerge, l’État pourrait être contraint de trancher. Un nouveau référendum n’est pas exclu, mais l’UNI mise sur une solution négociée pour éviter une nouvelle polarisation.
Alors que la Nouvelle-Calédonie traverse une période cruciale, les prochains jours seront déterminants pour son avenir institutionnel et économique.