Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, entame ce mardi une visite de quatre jours en Nouvelle-Calédonie, centrée sur les négociations concernant l’avenir institutionnel du territoire. Alors que le gouvernement français évoque des « négociations », le FLNKS parle encore de « discussions », soulignant des divergences persistantes.
Un contexte tendu
La visite de Manuel Valls intervient dans un climat politique fragile. Le ministre a déclaré devant l’Assemblée nationale que la France et la Nouvelle-Calédonie étaient à un « moment historique », mais que la situation restait délicate. Les échanges préparatoires, menés par visioconférence depuis début mars, n’ont pas suffi à aplanir les désaccords.
Le FLNKS, dans un communiqué publié la veille de son arrivée, exige la reconnaissance de « conditions indispensables » avant toute négociation, notamment la libération de Christian Téin, détenu dans le cadre de l’enquête sur les violences de 2024, et une clarification sur la supervision des discussions. Ces demandes pourraient compliquer la tenue des pourparlers.
Les enjeux des négociations
Les positions des différents acteurs restent éloignées :
Les indépendantistes, emmenés par le FLNKS, insistent sur une trajectoire vers l’autodétermination, tout en évoquant un possible « partenariat » avec la France.
Les loyalistes, notamment Calédonie Ensemble, rejettent toute forme d’indépendance, même associée, et réclament une solution garantissant la stabilité économique et sécuritaire.
Sécurité et relance économique : des préalables ?
Mais est-ce possible de négocier sereinement quand des blocages persistent au col de la Pirogue ou que la route du Mont-Dore n’est pas sécurisée ?
La question économique est tout aussi cruciale. La Nouvelle-Calédonie, frappée par la crise post-Covid puis par les émeutes de 2024, est confrontée à un endettement massif (119 milliards de francs pacifiques). Le budget 2025, lui étant accepté de justesse au Congrès ces derniers jours.
La date butoir du 31 mars, évoquée pour un accord, semble compromise. Sans consensus, le report des élections provinciales (prévues avant fin novembre) deviendrait inévitable, risquant de plonger le territoire dans une crise de légitimité institutionnelle.
Les premières rencontres entre Manuel Valls et les délégations calédoniennes sont en cours. Les Calédoniens espèrent des avancées, mais redoutent un nouveau blocage.