Manuel Valls, ministre des Outre-mer, a entamé une visite en Nouvelle-Calédonie du 29 mars au 2 avril, marquée par l’ouverture de discussions cruciales sur l’avenir institutionnel du territoire. Lors d’une séance plénière d’ouverture samedi 30 mars, il a appelé à un « pas décisif vers un compromis global », insistant sur l’urgence de dépasser les clivages après les violences de mai 2024 et le marasme socio-économique.
Un projet d’accord remis aux délégations
Dimanche 30 mars, un projet d’accord a été transmis aux délégations indépendantistes et loyalistes. Ce texte, qualifié de « base à négocier », aborde six thématiques centrales :
- Les modalités d’exercice du droit à l’autodétermination.
- Le partage des compétences régaliennes.
- La gouvernance locale, incluant la répartition des sièges au Congrès.
- La citoyenneté calédonienne et les critères du corps électoral.
- L’élaboration d’une Loi fondamentale propre au territoire.
- Le suivi et la pérennisation de l’accord.
Une réunion plénière est prévue lundi 1er avril pour avancer vers une version commune, avec pour objectif un compromis d’ici mardi 2 avril.
Contexte et enjeux
Le ministre a rappelé le rejet de l’indépendance lors des trois référendums passés (2018-2021), tout en reconnaissant l’abstention majoritaire des Kanaks lors du dernier scrutin. Il a souligné la nécessité d’une « période de stabilisation » pour reconstruire le vivre-ensemble et relancer l’économie, tout en renforçant les liens régionaux.
Mesures économiques et sociales
En parallèle des discussions institutionnelles, Manuel Valls a annoncé :
– L’extension immédiate du dispositif de défiscalisation pour soutenir la reconstruction des commerces détruits en 2024.
– Le déblocage de 24 milliards de francs (200 millions d’euros) pour les communes, visant à répondre aux urgences sociales (scolarité, sécurité, précarité).
Rencontres avec les maires
Des échanges ont eu lieu dimanche avec les élus locaux sur la sécurité, les finances communales et la reconstruction. Les associations de maires formuleront des propositions sur le rôle des communes dans le futur statut.
Le ministre quittera le territoire mardi 2 avril, laissant ouvert un processus de négociations fondé sur trois piliers : dialogue, responsabilité et transparence. L’objectif reste de définir un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, dans un cadre républicain, tout en apaisant les fractures historiques.