Présidente du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, elle revient sur son rôle crucial dans l’adoption du budget 2025, un scrutin serré qui a mis en lumière les tensions politiques et les enjeux économiques du territoire.
Un vote sous haute tension
Le budget, basé sur un prêt de 119 milliards de francs CFP (dont 94 milliards pour 2025), a été adopté grâce à la voix prépondérante de Mme Falaeo, après un vote à égalité (25 pour, 25 contre). Elle a justifié sa décision par l’urgence d’éviter une crise sociale et économique :
Sans ce budget, les hôpitaux, les aides au chômage et les services publics risquaient de se retrouver sans financement.
L’abstention du maire de Dumbéa a modifié l’équilibre des forces, permettant à Mme Falaeo de trancher en faveur du texte.
Un contexte politique fragile
Le Congrès reste divisé :
26 indépendantistes, 25 non-indépendantistes et 3 voix de l’Éveil océanien.
Mme Falaeo défend une gouvernance d’unité, malgré les critiques de certains élus loyalistes parlant de « chantage ».
Elle rejette l’accusation d’ »insincérité » concernant le recours à l’emprunt, soulignant que les subventions demandées à l’État n’ont pas été accordées.
Dialogue avec Paris et avenir institutionnel
Alors que Manuel Valls mène des négociations sur un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, Mme Falaeo salue sa méthode « conciliante », tout en rappelant que l’avenir institutionnel doit être décidé localement.
Elle écarte toute prise de position sur un éventuel statut fédéré, privilégiant un « partenariat négocié » avec la France.
L’absentéisme des élus, notamment ceux des îles, reste un défi. Elle propose la visioconférence pour améliorer la participation.
Vision et transmission
À 6 ans d’expérience politique, Mme Falaeo insiste sur :
La démocratie participative et l’évaluation des politiques publiques.
La nécessité de préparer la relève pour les jeunes générations.
Dans un climat de crise politique et économique, Veylma Falaeo assume un rôle pivot, mais les divisions persistent. Les prochaines étapes, notamment les négociations avec l’État, seront déterminantes pour l’avenir du territoire.