Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a engagé une évaluation approfondie des mécanismes de protection des marchés locaux, un sujet sensible qui impacte directement le pouvoir d’achat des Calédoniens. Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, a détaillé cette initiative.
Un audit pour clarifier les effets des protections commerciales
Lancé dans le cadre des mesures accompagnant le prêt accordé par l’État français, cet audit vise à analyser l’efficacité des dispositifs de protection des entreprises locales, en place depuis 2006. Ces mécanismes, qui incluent des taxes à l’importation et des restrictions sur certains produits, ont longtemps été critiqués pour leur impact sur les prix et leur manque de transparence.
« Il est temps d’objectiver la situation », a déclaré Christopher Gygès. « Certaines protections sont justifiées, mais d’autres pénalisent inutilement les consommateurs. Nous devons savoir ce qui fonctionne et ce qui doit être réformé. »
Une méthode participative pour éviter les polémiques
Pour garantir la neutralité de l’évaluation, un appel d’offres sera lancé la semaine prochaine afin de sélectionner un cabinet indépendant. Les conclusions sont attendues d’ici cinq mois, avec une synthèse intermédiaire prévue dans quatre mois.
Afin d’éviter les tensions entre industriels locaux, importateurs et consommateurs, le gouvernement a associé toutes les parties prenantes à l’élaboration du cahier des charges.
« L’objectif n’est pas de supprimer toutes les protections, mais de déterminer lesquelles servent réellement l’économie calédonienne sans nuire aux ménages », a précisé M. Gygès.
Vers une réforme structurelle ?
Le membre du gouvernement a laissé entendre que cet audit pourrait déboucher sur une refonte majeure du système, et non sur un simple ajustement. « La Nouvelle-Calédonie doit s’ouvrir. Certaines industries ne sont plus compétitives, et maintenir des protections à vie n’a pas de sens. »
Parmi les pistes évoquées :
– Un schéma industriel clair définissant les secteurs prioritaires à soutenir.
– Une meilleure régulation des marges de la grande distribution, également scrutée dans une enquête parallèle.
– Une limitation dans le temps des aides, pour éviter des protections perpétuelles.
Un calendrier serré dans un contexte économique tendu
Avec une économie fragilisée par la crise et un pouvoir d’achat en baisse, les conclusions de cet audit seront cruciales pour les prochains mois. Christopher Gygès a assuré que les décisions prises « privilégieront l’intérêt général plutôt que les lobbys ».
Prochaines étapes :
– Sélection du cabinet d’audit d’ici 2-3 semaines.
– Résultats prévus fin 2025.
– Proposition d’une nouvelle législation en 2026.
Cet audit marque une étape clé dans la politique économique calédonienne, avec l’ambition de concilier soutien à l’industrie locale et justice pour les consommateurs.