Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a conclu un séminaire économique et fiscal visant à relancer l’activité et soutenir les ménages face à une situation économique « extrêmement tendue« . Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, a présenté les premières conclusions de ces discussions, marquées par un « esprit de responsabilité » entre partenaires sociaux.
Un constat partagé : urgence économique
Les échanges, qui se sont déroulés sur quatre jours, ont permis de dresser un diagnostic commun : hausse du chômage, difficultés croissantes des entreprises et baisse du pouvoir d’achat. « Nous avons tous reconnu l’urgence d’agir« , a souligné M. Gygès, saluant la coopération des syndicats et des organisations patronales.
Parmi les mesures envisagées :
– Simplification des démarches pour l’emploi : Un numéro unique de demandeur d’emploi pourrait remplacer les systèmes provinciaux.
– Contrôle des prix : Extension de la liste des produits de première nécessité (de 15 à 60 références) pour limiter l’inflation.
– Audit des protections de marché : Une étude indépendante sera lancée pour évaluer leur impact sur les prix.
Un accord cadre en attente de validation
Un projet d’accord, élaboré lors du séminaire, doit être soumis aux instances syndicales et patronales d’ici lundi. Si validé, il déclenchera la mise en œuvre rapide de plusieurs dispositifs, dont :
– Un nouveau système de maintien dans l’emploi pour remplacer le chômage partiel, qui expire en juin.
– Des incitations fiscales pour les entreprises, couplées à des mesures de transparence sur les marges de la grande distribution.
« Nous avons des textes prêts à être adoptés, comme celui sur les produits de première nécessité« , a précisé M. Gygès, insistant sur la nécessité d’une « relance par la consommation« .
Fiscalité et modèle économique : des débats approfondis
Sans dévoiler les détails, M. Gygès a confirmé que des réformes fiscales étaient à l’étude pour « changer de modèle« , avec un objectif : « redonner du pouvoir d’achat sans aggraver les déficits publics« . Les partenaires sociaux ont été consultés sur plusieurs scénarios, dont certains pourraient être soumis au Congrès dans les prochaines semaines.
Alors que le ministre des Outre-mer Manuel Valls arrive en Nouvelle-Calédonie pour relancer les discussions sur l’avenir institutionnel, Christopher a tenu à dissocier les enjeux : « On ne peut pas attendre un accord politique pour relancer l’économie. Nous devons agir maintenant. »
Prochaines étapes :
– Lundi 6 mai : Réunion finale pour valider l’accord cadre.
– Début juin : Lancement de l’audit sur les protections de marché (durée estimée : 5-6 mois).
Ce séminaire marque une étape clé dans la réponse à la crise, mais son succès dépendra de la signature de l’accord lundi. « Les Calédoniens attendent des actes« , a conclu Christopher Gygès.