La Nouvelle-Calédonie a connu un week-end marqué par plusieurs incendies criminels, dont l’un a visé une structure BMX, un logement de gardien d’école à Gustave-Lotz et un magasin. Trois mineurs ont été interpellés, l’un d’eux reconnaissant les faits. Les enquêtes se poursuivent pour les autres cas, qualifiés d’actes de délinquance. Selon le procureur Yves Dupas, ces actes reflètent une jeunesse désœuvrée, souvent en proie à l’oisiveté et à l’abus d’alcool, particulièrement durant les vacances scolaires. Il appelle à une vigilance accrue des parents et à une mobilisation collective (élus, école, institutions) pour prévenir ces comportements.
Aucun lien n’est établi entre ces événements et les tensions du 13 mai 2024. Le procureur écarte toute hypothèse d’actions concertées ou structurées, insistant sur le caractère opportuniste de ces méfaits.
Traitement judiciaire post-crise
Près d’un an après les violences insurrectionnelles, la justice finalise le traitement des 5 000 procédures engagées, avec 700 dossiers restants. Des renforts exceptionnels (magistrats, policiers) ont permis de gérer ce flux hors norme. D’ici six semaines, les services judiciaires devraient retrouver un rythme normal, recentré sur les priorités locales : violences intrafamiliales, cambriolages, insécurité routière et trafics de stupéfiants.
Nouvelles structures contre les violences
Deux outils clés ont été mis en place malgré la crise :
- L’unité médico judiciaire (UMJ), ouverte en septembre 2023 au CHT, offre un accompagnement pluridisciplinaire (médecins légistes, psychologues, juristes) pour les victimes de violences, accidents ou harcèlement.
- Un centre pour auteurs de violences conjugales, lancé en décembre, combine éloignement du domicile et suivi psychologique des agresseurs, tout en protégeant les victimes.
Dialogue et sérénité
Le procureur a rencontré le nouveau haut-commissaire, Jacques Billant, soulignant une collaboration constructive pour « pacifier la société calédonienne ». À l’approche du premier anniversaire du 13 mai, il se dit serein, rappelant que la justice « a rempli toutes ses missions » durant la crise. Toutefois, il insiste sur l’importance d’une solution politique et du dialogue pour l’avenir du territoire.
En résumé, si la délinquance juvénile reste un défi urgent, les institutions renforcent leurs moyens pour y répondre, tout en pansant les plaies de la crise de 2023. La combinaison de fermeté judiciaire, de prévention et de nouveaux outils sociaux dessine un équilibre fragile, mais essentiel pour la stabilité calédonienne.