Alors que s’ouvrent les discussions cruciales à Gouaro Deva, les déclarations récentes de Manuel Valls, ministre chargé de la Nouvelle-Calédonie, rappellent avec force les conditions posées par l’État français pour son soutien continu au territoire.
Des aides sous conditions
Lors de sa visite au Médipôle, le ministre a réaffirmé :
– Le soutien français après les événements de mai 2024
– La nécessité impérative d’un accord politique local
– L’obligation de réformes structurelles
Ces « conditionnalités » reprennent les exigences déjà formulées pour :
– Le bouclage du budget 2024
– L’intervention financière pour 2025-2026
À ce jour, les réformes nécessaires n’ont été qu’effleurées par les institutions calédoniennes.
Un avertissement sans ambiguïté
- Valls a employé des termes forts pour décrire les risques encourus :
– Menace de « chaos » en l’absence d’accord
– Mise en garde sur la situation financière critique
– Rappel des vulnérabilités des comptes sociaux et du régime chômage
Ces déclarations ont provoqué une vive émotion dans la population.
Une dépendance financière accrue
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
– Budget 2024 : sauvé par les fonds d’urgence de Bercy
– Budget 2025 : équilibré grâce au prêt garanti par l’État via l’AFD
– Budget 2026 : préparation incertaine face à l’insuffisance des recettes locales
Le secteur du nickel, pilier historique, n’échappe pas à la crise :
– Les mines continuent d’exporter
– Les usines survivantes risquent la fermeture sans intervention française
L’urgence des négociations
Le « conclave » de Deva se déroulera donc sur fond de :
– Pressions financières immédiates
– Enjeux sociaux transversaux (« toutes ethnies confondues »)
– Nécessité de dépasser les clivages idéologiques
M. Valls a clairement indiqué que chaque formation politique devra assumer ses responsabilités. La question centrale reste : jusqu’où ira la realpolitik à Bourail, et à quel prix pour l’avenir du territoire ?