Un conclave marathon sans accord
Après des heures de discussions intensives à Nouméa, les délégations calédoniennes et le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, n’ont pas trouvé de terrain d’entente sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Nicolas Metzdorf, porte-parole des non-indépendantistes, exprime une déception mesurée : « Nous voulions un accord clair pour stabiliser le statut de la Nouvelle-Calédonie, mais nous avons évité le pire : un projet d’indépendance-association imposé sans débat. »
Le projet controversé de Valls
Le ministre a surpris les participants en proposant un scénario inédit, incluant le transfert des compétences régaliennes, une double nationalité et une représentation internationale pour la Nouvelle-Calédonie – des éléments jamais évoqués lors des précédentes consultations. « C’est une indépendance-association déguisée« , accuse M. Metzdorf, dénonçant une « manœuvre politique » qui aurait saboté les chances d’un compromis. Les indépendantistes, initialement favorables à cette orientation, ont finalement vu leur espoir s’évanouir face au refus catégorique des loyalistes.
Un dialogue bloqué par des divergences structurelles
Les non-indépendantistes rejettent également les accusations de Valls, qui a qualifié leur contre-projet de « partition« . « Renforcer les provinces ne signifie pas diviser le territoire« * rétorque, M. Metzdorf, rappelant que les indépendantistes avaient eux-mêmes plaidé pour un système provincial en 1988. Aucun point de convergence tangible n’a émergé, malgré les déclarations optimistes du ministre.
Prochain enjeu : les élections provinciales
Avec l’échec des négociations, l’attention se tourne vers les élections provinciales, prévues dans moins de six mois. La bataille politique s’annonce serrée, notamment sur la question du corps électoral – gelé depuis des décennies, une mesure que contestent les loyalistes. « La démocratie ne peut pas céder face aux pressions violentes« , insiste M. Metzdorf, évoquant des recours juridiques et législatifs pour rétablir un scrutin plus inclusif.
Des soutiens métropolitains divisés
Si Valls semble isolé dans sa stratégie, les loyalistes comptent sur des relais à Paris, notamment au sein des Républicains et de l’entourage présidentiel. « Certains hauts responsables n’avaient pas validé ce virage abrupt« , laisse entendre M. Metzdorf, sans toutefois préciser les positions d’Emmanuel Macron.
Quel avenir immédiat ?
En l’absence d’accord, le statu quo de l’Accord de Nouméa prévaut. Les indépendantistes, réunis en conclave, devraient formaliser leur déception dans les jours à venir, tandis que les loyalistes appellent à une union large pour les provinciales. « La stabilité passe par le respect du choix des Calédoniens : rester français« , conclut M. Metzdorf, excluant toute escalade violente mais promettant une vigilance accrue face aux « velléités séparatistes« .