Les récentes discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se sont conclues sans accord. Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Rassemblement au Congrès, revient sur ces négociations tendues et les enjeux à venir.
Un échec aux multiples facettes
« Nous sommes à la fois déçus et soulagés« , déclare Mme Ruffenach. Déçus de ne pas avoir pu offrir aux Calédoniens une solution consensuelle, mais soulagés d’avoir bloqué le projet d' »indépendance-association » porté par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls.
Le projet controversé
Selon Mme Ruffenach, ce projet, présenté en dernière minute lors de la quatrième séquence de négociations à Bourail le 2 mai, prévoyait :
– Le transfert des compétences régaliennes
– Un statut international pour le territoire
– La création d’une nationalité calédonienne distincte
« Transférer les compétences régaliennes aurait fragilisé le lien avec la France« , estime-t-elle, soulignant que « la Nouvelle-Calédonie aurait pu cesser cette délégation à tout moment« .
Des méthodes critiquées
La délégation loyaliste dénonce :
1. Un document remis in extremis
2. L’absence de débat sur leur contre-proposition
3. La caricature de leur projet de différenciation provinciale
« Nous proposions une souplesse institutionnelle adaptée à nos diversités, pas une partition« , précise Mme Ruffenach.
Rapport de force
Seuls le Rassemblement et les loyalistes se sont opposés fermement au projet, tandis que :
– L’UNI et l’UC-FLNKS soutenaient la proposition
– Le ministre maintenait sa position sans compromis
Prochaines étapes
1. Élections provinciales :
– Impossible selon Mme Ruffenach avec le corps électoral actuel
– Nécessité d’une réforme par loi organique
2. Comité de suivi :
– Maintien du dialogue institutionnel
– Espoir de compromis sur la représentativité au Congrès
Réactions politiques
La cheffe de groupe révèle que :
– Bruno Retailleau (Intérieur) et Gérard Larcher (Sénat) s’opposaient au projet
– Le ministre affirmait pourtant avoir le soutien des instances nationales
Élection des Républicains
En marge des questions institutionnelles :
– 1 168 adhérents LR voteront en Nouvelle-Calédonie
– Bureaux de vote prévus à Nouméa et Mont-Dore
– Neutralité affichée du Rassemblement entre Retailleau et Wauquiez
« Le vrai chaos, c’est l’indépendance dans une période où la Nouvelle-Calédonie a plus que jamais besoin de la France« , conclut Mme Ruffenach, appelant à une solution respectant les choix répétés des Calédoniens.