Une profession en souffrance
À l’occasion de la Journée internationale des infirmiers (12 mai), Laure Favreau, ancienne présidente de l’ADIC (Association des Infirmiers de Calédonie), a tiré la sonnette d’alarme sur la pénurie criante de personnel soignant. Avec 200 postes non pourvus, la situation menace directement l’accès aux soins.
« Les fermetures de lits et les retards de prise en charge sont déjà une réalité. On voit réapparaître des pathologies graves qu’on ne constatait plus depuis 10 ans« , alerte-t-elle.
Une charte mondiale pour la reconnaissance
L’ADIC a marqué le coup en adoptant la charte du Conseil international des infirmières, signée par la province Sud. Ce texte, porté par 128 pays, vise à :
✅ Protéger et valoriser la profession
✅ Renforcer la sécurité des soignants
✅ Investir dans la formation
« Les infirmiers sont la clé de voûte du système de santé. Sans eux, l’avenir des patients est compromis« , insiste Laure Favreau.
Un contexte local explosif
La profession cumule les défis :
– Crise post-émeutes : 50% des soignants envisagent de quitter le territoire.
– Insécurité grandissante : agressions répétées contre les infirmiers (dont une libérale récemment victime de vandalisme).
– Malaise social : « Certains patients ou proches reportent leur colère sur nous. C’est incompréhensible« , déplore-t-elle.
Des solutions urgentes attendues
Parmi les priorités :
🔹 Sécuriser les interventions (systèmes d’alerte, patrouilles)
🔹 Revaloriser les salaires et conditions de travail
🔹 Favoriser l’attractivité du métier localement
« La signature de cette charte doit déboucher sur des actes concrets. Ce n’est pas qu’un symbole« , souligne Laure Favreau, saluant l’écoute récente du Congrès et du Gouvernement.