Après l’échec des négociations sur l’avenir du territoire, les partisans du maintien dans la République française défendent avec fermeté l’accord de Nouméa (1998), seul cadre garantissant, selon eux, la paix sociale et la continuité institutionnelle. Ils rejettent catégoriquement le projet de « souveraineté partagée » porté par Paris, jugé déséquilibré et favorable aux indépendantistes.
Priorité à l’ordre et à la sécurité
Face aux menaces de violences, rappelant les émeutes de mai 2024 (14 morts), les loyalistes soutiennent le déploiement massif des forces de l’ordre (2 100 gendarmes, 500 policiers), essentiel pour protéger les biens et les personnes. Ils dénoncent les discours alarmistes sur une « guerre civile », soulignant que les tensions actuelles relèvent davantage d’une délinquance juvénile incontrôlée que d’un conflit politique structuré. La jeunesse en rupture, notamment dans les quartiers populaires de Nouméa, doit selon eux faire l’objet d’une réponse sécuritaire ferme, couplée à un retour de l’autorité de l’État.
Crédibilité économique contre utopie indépendantiste
Les loyalistes dénoncent l’irresponsabilité des débats sur la souveraineté dans un contexte économique critique. La chute du nickel, pilier de l’économie locale, et l’arrêt imminent des aides sociales plongent des milliers de foyers dans la précarité. Pour eux, relancer l’emploi et maintenir les financements publics français sont des impératifs avant toute réforme institutionnelle. « Sans la France, qui paiera les retraites et les hôpitaux ? L’indépendance est un suicide économique », martèle un entrepreneur loyaliste.
Une troisième voie réaliste : l’autonomie dans la République
Refusant à la fois le statu quo et l’indépendance, les loyalistes promeuvent une « autonomie élargie », renforçant les compétences locales tout en conservant les liens constitutionnels avec Paris. Cette proposition, soutenue par des partis modérés comme Calédonie Ensemble, vise à apaiser les tensions sans brader la souveraineté française. Elle s’oppose frontalement au projet du FLNKS, accusé de diviser la société calédonienne en instrumentalisant la question identitaire kanake.
Élections de 2025 : un rendez-vous crucial
Les provinciales de fin d’année représentent un enjeu majeur pour les loyalistes, déterminés à conserver leur majorité au Congrès. Ils entendent capitaliser sur les craintes d’une partie de la population (40 % de non-Kanak) redoutant de devenir minoritaires dans un État indépendant. Leur stratégie : rappeler que la stabilité passe par le maintien dans la France, seul rempart contre le chaos économique et communautaire.
La raison contre l’idéologie
Les loyalistes se posent en défenseurs d’une Nouvelle-Calédonie pragmatique, ancrée dans la réalité économique et géopolitique du Pacifique. Leur intransigeance, critiquée comme un blocage, s’appuie sur un constat : aucun modèle alternatif n’offre aujourd’hui les garanties de sécurité et de prospérité apportées par la France. Dans un archipel fracturé, leur credo reste inchangé : « Mieux vaut une paix imparfaite qu’une indépendance hasardeuse ».