Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et les partenaires sociaux ont conclu hier un accord-cadre économique, fiscal et social visant à redresser l’économie du territoire. Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, détaille les mesures phones de ce plan de relance.
Un accord pragmatique pour répondre à l’urgence économique
Face à la crise persistante, les acteurs économiques ont fait preuve d’un « rare consensus » selon M. Gygès : « Chacun est sorti de son idéologie pour trouver des solutions pragmatiques« . L’accord prévoit notamment :
– Un transfert partiel des charges sociales vers la fiscalité
– Une baisse significative de l’impôt sur les sociétés (de 30% à 20%)
– L’élargissement de l’intéressement aux PME (11 à 50 salariés)
– La création d’un registre administratif unique pour les entreprises
Mesures immédiates pour le pouvoir d’achat
Dès les prochaines semaines, les Calédoniens verront :
– L’extension de 15 à 60 des produits de première nécessité subventionnés
– Une réforme de la formation professionnelle inspirée du modèle scandinave
– Le remplacement du chômage partiel « exactions » par un dispositif axé sur le retour à l’emploi
Innovations fiscales et simplification administrative
Le gouvernement s’inspire des meilleures pratiques internationales :
– Fusion projetée entre la CCS et l’IRPP
– Simplification administrative sur le modèle néo-zélandais (« Doing Business« )
– Taxation des prestations extérieures pour les entreprises non domiciliées
Défis énergétiques et relation avec l’État
Parmi les dossiers sensibles :
– Demande conjointe avec la Polynésie d’une péréquation énergétique (CSPE)
– Révision de la convention fiscale franco-calédonienne
– Autonomie revendiquée : « Le salut de la Calédonie passera par nous-mêmes » (Gygès)
Réactions et mise en œuvre
Alors que le monde économique déplore l’échec des négociations institutionnelles, M. Gygès tempère : « Cet accord prouve qu’on peut avancer malgré tout« . Les premières mesures législatives seront présentées lors des trois prochaines séances du gouvernement, avec un objectif affiché de « simplification massive » de l’environnement des affaires.
Ce plan ambitieux, qui combine relance économique et soutien social, marque une tentative de répondre aux urgences du territoire tout en préparant l’avenir, dans un contexte politique toujours incertain.