La Nouvelle-Calédonie commémore aujourd’hui le premier anniversaire des violentes émeutes qui ont secoué le caillou. Retour sur une année marquée par des défis sécuritaires, économiques et sociaux, mais aussi par des initiatives de résilience.
Sécurité : Un dispositif renforcé mais une tension persistante
Le Haut-Commissaire Jacques Billant a dressé un bilan des moyens déployés :
– 2 600 policiers et gendarmes actuellement mobilisés
– 42 escadrons de gendarmes mobiles déployés au pic de la crise
– 700 forces de l’ordre blessées depuis 2024
« La situation est sous contrôle mais nous restons vigilants« , a déclaré le Haut-Commissaire, reconnaissant que « le rapport à la violence reste problématique dans certains quartiers« .
Santé : Un système en souffrance
Le Dr Matthieu Serie, réanimateur au Médipôle, alerte :
– 25% des soignants souffrent de stress post-traumatique
– 15 à 20% du personnel soignant a quitté le territoire
– Des services hospitaliers partiellement fermés faute de personnel
« Le système de santé était déjà fragile avant la crise, qui l’a considérablement affaibli« , a-t-il souligné.
Économie : Une relance difficile
Marie-Amélie Molia, vice-présidente de la Fédération des Entreprises, pointe :
– 500 entreprises détruites
– Seulement 25% des assurances remboursées à ce jour
– Un secteur automobile en chute libre (-60% de ventes)
Le ministre de l’Économie Christopher Gygès annonce des mesures de soutien, dont un fonds de garantie et des exonérations fiscales pour les réembauches.
Société : Entre fractures et résilience
Dans les quartiers sensibles, les initiatives se multiplient :
– L’association Tofuki à Dumbéa-sur-mer organise des ateliers culturels
– Le collectif Solidarité Presqu’île a distribué de l’aide à 4 500 personnes
– Des habitants tentent de recréer du lien intergénérationnel
« La solidarité n’est pas une option, c’est une nécessité« , insiste Yaëlle Saihuliwa, fondatrice de Solidarité Presqu’île.
Jeunesse : Entre colère et espoir
À l’Université, les étudiants expriment des sentiments contrastés :
« Nous avons le devoir de reconstruire« , estime une étudiante, tandis qu’un autre reconnaît : « Le pays est sur des ruines, mais j’ai espoir en ma génération« .
Gilbert Tein, ancien président du Sénat coutumier, plaide pour « une éducation qui redonne du sens et des repères« .
Perspectives : Le long chemin de la reconstruction
Un an après les événements, la Nouvelle-Calédonie reste profondément marquée mais montre des signes de résilience. Les défis sont immenses – sécurité, emploi, cohésion sociale – mais des initiatives locales témoignent de la volonté de nombreux Calédoniens de « reconstruire ensemble« , comme le résume un habitant de Rivière-Salée.