La Fédération des syndicats de Nouvelle-Calédonie (Fédé) maintient son opposition à l’accord-cadre issu de la conférence sociale et fiscale, dénonçant une orientation « ultra-libérale » qui selon elle aggraverait les inégalités sociales.
Un désaccord fondamental
Seul syndicat avec FO à avoir refusé de signer l’accord, la Fédé considère que le texte final ne serait qu’un « copié-collé » du projet NC Eco porté par les organisations patronales. « Le projet présenté à l’ouverture de la conférence était exactement le même que celui qui a été signé« , affirme Steeve Teriitehau, secrétaire général de la Fédé.
Les principales critiques portent sur :
– La baisse de l’impôt sur les sociétés
– La réduction des charges patronales
– La réforme de la Taxe Générale sur la Consommation (TGC)
– L’augmentation de la Contribution Calédonienne de Solidarité (CCS)
Des mesures jugées inéquitables
Joao d’Almeida, porte-parole de la Fédé, dénonce un système fiscal déséquilibré : « 54% des recettes fiscales proviennent de la consommation qui pèse sur toute la population, alors que le capital n’est pas suffisamment taxé« . Le syndicat craint que ces mesures n’aggravent les inégalités sociales dans un contexte déjà tendu après les récentes émeutes.
La prime d’intéressement, présentée comme un outil de redistribution, est qualifiée de « poudre aux yeux » par les syndicalistes, qui y voient surtout un avantage pour les entreprises.
Une méthode approuvée, un contenu rejeté
Si la Fédé salue la méthode de travail mise en place par Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, elle regrette que ses propositions n’aient pas été prises en compte. « Aucune modification substantielle n’a été intégrée au texte final« , déplore Steeve Teriitehau.
La voie alternative du PRSS
Face à cet accord, la Fédé entend promouvoir son Plan de Refondation Social et Solidaire (PRSS), qu’elle présente comme une alternative plus équitable. Le syndicat annonce vouloir intensifier son action pour :
– Sensibiliser les élus aux questions d’intérêt général
– Rencontrer la population pour expliquer ses positions
– Proposer des mesures fiscales plus justes selon ses critères
Ce désaccord syndical intervient alors que la Nouvelle-Calédonie cherche à relancer son économie après une période de tensions sociales et politiques, avec un déficit public important et un taux de chômage élevé.