Les partenaires sociaux et le gouvernement ont signé cette semaine un accord cadre issu des travaux du séminaire social et fiscal. Cet accord ambitieux vise à répondre à l’urgence économique tout en préparant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Un consensus inédit
Après quatre semaines de négociations intenses, la majorité des partenaires sociaux (à l’exception de la Fédération des fonctionnaires et de FO) ont trouvé un terrain d’entente. « Les discussions se sont déroulées dans un esprit d’ouverture et de responsabilité« , souligne Bertrand Courte, vice-président du Medef.
Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, insiste sur l’approche pragmatique : « Nous avons mis de côté les idéologies pour trouver des solutions concrètes à la situation dramatique que vit la Nouvelle-Calédonie« .
Trois axes prioritaires
L’accord s’articule autour de trois piliers majeurs :
1. Réforme fiscale :
– Baisse de l’impôt sur les sociétés (de 30% à 25%)
– Élargissement et défiscalisation de l’intéressement
– Taxe sur les prestations extérieures
– Étude sur le financement de la santé par la fiscalité
2. Compétitivité et emploi :
– Simplification administrative (registre unique des entreprises)
– Maintien et adaptation du chômage partiel
– Exonération de charges pour les embauches
– Renforcement de l’alternance et de la formation professionnelle
3. Pouvoir d’achat :
– Élargissement de la liste des produits de première nécessité (de 15 à 60 items)
– Étude sur les marges de la grande distribution
– Baisse des droits de douane pour les produits de la région
Des mesures immédiates et des chantiers à venir
Plusieurs textes seront présentés dès la semaine prochaine au gouvernement, notamment sur :
– La prolongation du chômage partiel
– La réforme des produits de première nécessité
– La simplification des démarches entrepreneuriales
Parallèlement, des études d’impact seront lancées sur des sujets plus structurels comme la refonte du modèle social et économique.
Un nouveau modèle à construire
Les signataires s’accordent sur la nécessité de repenser en profondeur l’économie calédonienne. « Nous avons copié-collé le modèle métropolitain trop longtemps. Nous devons créer notre propre modèle adapté à notre réalité insulaire« , affirme Christopher Gygès.
Alexis Falematagia, de l’USOENC, insiste sur l’urgence sociale : « Il faut lutter contre les inégalités et donner des perspectives à notre jeunesse, notamment par la diversification économique« .
L’accord cadre, disponible sur le site du gouvernement, marque le début d’un processus de transformation. Les partenaires sociaux resteront impliqués dans :
– La finalisation des études d’impact
– L’élaboration des textes d’application
– Le suivi des mesures mises en œuvre
« Le plus dur commence maintenant« , conclut Bertrand Courte, soulignant l’importance de maintenir la dynamique collaborative pour relever les défis économiques et sociaux de la Nouvelle-Calédonie.