La commémoration de l’armistice du 8 mai 1945 a donné lieu à une vive polémique dans cette commune, après que les autorités aient exigé l’abaissement du drapeau indépendantiste flottant habituellement aux côtés du drapeau tricolore derrière le monument aux morts.
Une décision qui suscite l’incompréhension
Le maire de Bourail, Patrick Robelin, a exprimé son désarroi face à cette injonction du haut-commissariat : « Les deux drapeaux ne sont pas sur le monument aux morts, mais derrière. À mon avis, le drapeau pouvait rester, mais comme l’ordre est venu du haut-commissaire, j’ai fait descendre le drapeau indépendantiste.«
Son premier adjoint, Mario Bouearam, partage cet émoi : « Il y a un mélange de déception et de colère. Nous faisons les choses pour être ensemble et on nous fait abaisser le drapeau. Pour nous, c’est un affront.«
Le cadre légal en question
Cette situation relance le débat sur le double pavoisement, autorisé depuis 2011 par un vœu du Congrès de Nouvelle-Calédonie mais non obligatoire. Le haut-commissariat justifie sa décision en invoquant une « circulaire spécifique du Premier ministre » qui impose le pavoisement aux couleurs nationales lors des commémorations officielles.
« Le drapeau du FLNKS sur le monument aux morts de Bourail a suscité des réactions avant la cérémonie. Aussi le haut-commissaire a demandé au maire de suivre la circulaire par souci de neutralité« , précise l’institution.
Une application inégale sur le territoire
Le paradoxe de cette affaire réside dans le fait que d’autres communes ont maintenu le double pavoisement ce jour-là, comme c’est le cas habituellement devant le haut-commissariat à Nouméa et ses subdivisions en brousse.
Patrick Robelin insiste sur sa vision rassembleuse : « Je ne suis pas maire pour que l’on soit les uns contre les autres. Aujourd’hui, on doit se retrouver autour des deux drapeaux.«
@NC1ère GL/BB/CM