Dix jours après son troisième séjour consécutif en Nouvelle-Calédonie, le ministre d’État chargé des Outre-mer, Manuel Valls, a adressé un courrier officiel aux différentes délégations politiques ayant participé aux récentes négociations. Ce document, dont La Voix du Caillou a obtenu une copie, expose la vision du gouvernement pour l’avenir institutionnel du territoire tout en fixant un cadre temporel pour les prochaines étapes.
Un plaidoyer pour la « souveraineté avec la France »
Dans sa missive, l’ancien Premier ministre réaffirme son soutien au projet de « souveraineté avec la France« , qu’il présente comme la solution la plus viable. « Ce projet garantit un lien solide et pérenne entre la France et la Nouvelle-Calédonie, leur relation étant structurellement ancrée dans la Constitution française« , écrit-il, précisant que cette connexion « ne peut en aucun cas être rompue de manière unilatérale« .
Le ministre se montre cependant ouvert à des ajustements : « Ce projet constitue une base pour les discussions à venir. Il est évidemment amendable. La négociation pourrait notamment porter sur le délai et les conditions de mise en œuvre.«
Poursuite des discussions malgré les blocages
Si Manuel Valls reconnaît que les négociations de Paris et de Déva n’ont pas abouti à un consensus, il souligne qu’elles ont permis de dégager des points de convergence. Pour maintenir la dynamique, il propose la création d’un « comité de suivi associant tous les partenaires« , dont une première réunion serait organisée « avant la fin du mois de juin« . Le lieu de ces futures discussions (Paris ou Nouméa) n’est pas encore arrêté.
Échéance électorale imminente
Le courrier aborde également la question sensible des prochaines élections provinciales. Le ministre rappelle que, conformément à la loi organique, ces élections « devront en tout état de cause avoir lieu avant le 30 novembre 2025« , sauf conclusion préalable d’un accord institutionnel permettant un nouveau report.
Il précise les contraintes logistiques : « Il faut au minimum six à huit semaines pour les organiser si elles devaient se tenir à corps électoral constant« . Cette déclaration intervient alors que la question du gel/dégel du corps électoral reste un point de friction majeur entre les différentes parties.
Les acteurs politiques calédoniens disposent donc d’une fenêtre de quelques mois pour :
1. Poursuivre les négociations dans le cadre du comité de suivi
2. Trouver un terrain d’entente sur la question institutionnelle
3. Préparer l’organisation des élections provinciales
La balle est désormais dans le camp des différentes factions politiques locales, qui devront trancher entre la recherche d’un compromis ou la tenue d’élections dans un climat encore tendu.