Dix jours après l’impasse des négociations de Deva, le ministre des Outre-mer a sollicité les acteurs politiques calédoniens pour relancer les discussions. Face à une situation socio-économique tendue et des élections provinciales risquant d’ébranler la stabilité du territoire, il propose une réunion fin juin entre indépendantistes et loyalistes. Objectif : tenter un accord institutionnel avant l’échéance électorale, fixée au plus tard le 30 novembre.
Enjeu électoral et délais serrés
Les loyalistes réclament un « corps électoral dégelé », intégrant 42 000 personnes arrivées après 1998 et leurs descendants, actuellement exclus du scrutin. Pour organiser les élections, un délai de 6 à 8 semaines est nécessaire, exigeant un accord avant fin juillet, notamment si une modification de la loi organique est requise pour reporter le vote.
Points de convergence et propositions
Le ministre évoque des avancées potentielles : renforcement des relations internationales, attribution de la « compétence de la compétence » au Congrès, ou élargissement des pouvoirs fiscaux des provinces. Il détaille également un projet inédit de « souveraineté avec la France », combinant autonomie accrue (transfert de compétences régaliennes déléguées à la France) et ancrage constitutionnel. Ce statut inclurait une double nationalité et une reconnaissance internationale pour la Nouvelle-Calédonie.
Marge de négociation
Bien que le projet de souveraineté française constitue une « base de discussion », des ajustements sur les délais et modalités d’application restent possibles. Le ministre souligne l’urgence d’un compromis pour éviter une crise institutionnelle majeure. La balle est désormais dans le camp des acteurs locaux.