Un climat de tension politique secoue les Îles Salomon, après la démission du ministre du Développement rural, Daniel Waneoroa, de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), une coalition internationale critique à l’égard de Pékin et favorable à Taïwan. Selon l’organisation anticorruption Transparency Solomon Islands, la Chine aurait exercé une pression indirecte par le biais de médias locaux pour obtenir ce retrait.
L’affaire a été relayée par Focus Taiwan, qui cite notamment Ruth Liloqula, directrice exécutive de Transparency Solomon Islands. Celle-ci accuse Pékin d’avoir influencé le journal Solomon Star, l’un des principaux quotidiens anglophones du pays, en lui fournissant du matériel d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de dollars. Le média aurait publié plusieurs articles visant à discréditer l’implication de Waneoroa dans l’IPAC, notamment un éditorial du 3 mai suggérant que sa participation contredisait la politique officielle des Îles Salomon en faveur d’« une seule Chine ».
Le gouvernement de Honiara a présenté le retrait du ministre comme une décision visant à consolider un leadership inclusif et à renforcer la cohésion nationale. Il a également réitéré son adhésion au principe d’« une seule Chine », qui considère Taïwan comme faisant partie intégrante de la République populaire de Chine – une position vigoureusement contestée par Taipei.
L’organisation anticorruption affirme cependant que la pression médiatique exercée avant la démission est révélatrice d’une stratégie plus large de Pékin visant à affaiblir le soutien international à Taïwan dans le Pacifique. « L’objectif de la Chine est d’éroder progressivement la souveraineté taïwanaise », a réagi le ministère taïwanais des Affaires étrangères dans un communiqué, dénonçant les tentatives de Pékin de manipuler l’opinion publique dans les États insulaires partenaires.
L’IPAC, dont faisait partie Waneoroa jusqu’au 11 mai, regroupe plus de 240 parlementaires issus de 27 pays. L’organisation examine les questions liées à la Chine dans les domaines du commerce, de la sécurité et des droits humains.
Ce nouvel épisode illustre les tensions croissantes entre Pékin et Taipei, et souligne l’influence croissante de la Chine dans le Pacifique Sud – une région devenue un théâtre stratégique de rivalité diplomatique et médiatique.
Source : Asian News Internartional (ANI)