Alors que les contrôles policiers se multiplient dans la capitale calédonienne, le Contrôleur général Marjorie Ghizoli, responsable de la sécurité publique à Nouméa, a tenu à rassurer la population. Invitée sur les ondes de RRB, elle a dressé un bilan contrasté de la situation, évoquant une délinquance globalement en baisse, mais persistante dans certains quartiers.
Une délinquance maîtrisée, mais ciblée
Contrairement aux inquiétudes exprimées par certains habitants, Marjorie Ghizoli affirme qu’« il n’y a pas d’augmentation de la délinquance générale ». Cependant, des pics localisés sont observés, notamment en matière de cambriolages et de vols opportunistes. « Nous rencontrons dans certains quartiers des phénomènes d’appropriation, que ce soit sur la voie publique ou dans les résidences », a-t-elle précisé.
Les forces de l’ordre restent particulièrement vigilantes face aux violences urbaines, notamment les jets de projectiles et les dégradations. « Nous maintenons une présence forte pour prévenir ces actes », a-t-elle souligné, tout en excluant toute situation « pré-insurrectionnelle ».
Stratégie policière : adaptation et présence ciblée
La police nationale mise sur une approche différenciée selon les zones. « En centre-ville, nous privilégions le contact avec la population et les commerçants, tandis que dans les quartiers sensibles, nous intensifions les contrôles et les opérations ciblées », a expliqué la responsable. Depuis le début de la semaine, une dizaine d’interventions ont déjà été menées, aboutissant à l’interpellation de quatorze individus pour violences urbaines.
Les effectifs, bien que suffisants, sont déployés de manière stratégique. « L’objectif n’est pas d’avoir des masses de policiers, mais de les employer efficacement », a-t-elle insisté.
SDF et cambriolages : des défis persistants
Interrogée sur la recrudescence présumée des vols dans les magasins d’alimentation, Marjorie Ghizoli a tempéré : « Nous constatons des vols à l’étalage, comme dans toute ville, mais pas d’augmentation significative ». En revanche, les cambriolages, souvent liés à la précarité, restent une préoccupation.
La question des sans-abri, particulièrement visible en centre-ville, fait l’objet d’une collaboration avec la mairie et les associations. « Nous travaillons à un équilibre entre prévention, soutien aux personnes et sécurité », a-t-elle indiqué.
Rétablir le lien police-population
La reconstruction des commissariats endommagés lors des événements de 2024 reste une priorité. « La police reviendra dans tous les quartiers, notamment à Rivière-Salée », a assuré la contrôleuse générale. En attendant, un nouveau point d’accueil est en cours d’aménagement en centre-ville pour faciliter les dépôts de plainte.
Marjorie Ghizoli a également salué l’engagement des policiers, malgré des conditions de travail parfois difficiles. « Tout le monde a compris les enjeux et s’est adapté », a-t-elle déclaré, tout en rappelant l’importance des enquêteurs, dont le travail, bien que moins visible, est crucial.
Un retour à la normale ?
Un an après les tensions du 13 mai, la situation semble stabilisée. « Nous sommes dans une phase quasi normale, mais nous restons très attentifs », a conclu la responsable, appelant les victimes à ne pas hésiter à porter plainte pour permettre une meilleure prise en charge de la délinquance.
Alors que Nouméa poursuit son retour à la quiétude, les forces de l’ordre entendent bien maintenir leur vigilance pour éviter tout regain de tensions.
Sources : RRB, Police Nationale Nouméa – Mai 2025