Au Timor oriental
L’ambassadrice de France pour le Pacifique, Véronique Roger-Lacan, a fait le point sur les récentes discussions au Comité spécial de décolonisation (C24) de l’ONU, lors d’une interview sur RRB.
Le rôle du C24 précisé
Le Comité, créé en 1960 et composé de 29 États membres dont les Fidji et la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour le Pacifique, a pour mission d’appliquer les résolutions onusiennes sur la décolonisation. « L’autodétermination ne signifie pas automatiquement indépendance« , a rappelé l’ambassadrice, précisant qu’elle pouvait prendre quatre formes : indépendance, intégration, association ou autre solution négociée.
La Nouvelle-Calédonie et l’ONU
Inscrite sur la liste des territoires à décoloniser en 1986 à la demande des indépendantistes, la Nouvelle-Calédonie fait l’objet d’un suivi particulier depuis l’Accord de Nouméa (1998). « Le retrait de la liste interviendra après la période transitoire suivant les trois référendums« , a expliqué Véronique Roger-Lacan, soulignant le caractère apaisé des dernières discussions comparé à l’an dernier.
Les positions calédoniennes
La délégation gouvernementale, menée par le président Alcide Ponga, a été particulièrement remarquée. « C’était la première fois qu’un président du gouvernement y participait, et cela a été très bien reçu« , a noté la diplomate. Les différentes tendances politiques (indépendantistes et loyalistes) ont pu exprimer leurs points de vue, bien que des divergences persistent sur certains sujets sensibles.
La question azerbaïdjanaise
L’ambassadrice est revenue sur la présence controversée de l’Azerbaïdjan, candidate à un siège au C24. « Le représentant azerbaïdjanais s’est montré plus mesuré que l’an dernier« , a-t-elle constaté, tout en rappelant la vigilance française face aux ingérences étrangères dans le dossier calédonien.
Le cas des « prisonniers politiques«
Réagissant aux demandes du FLNKS, Véronique Roger-Lacan a fermement rejeté le terme de « prisonniers politiques » concernant les personnes détenues après les événements de mai 2024. « Nous sommes dans un État de droit où la séparation des pouvoirs est fondamentale« , a-t-elle insisté.
Polémique tahitienne
L’ambassadrice a également évoqué la proposition surprise de la Polynésie française d’accueillir le C24 en 2027. « Cette initiative n’était pas consensuelle et la France n’avait pas été consultée« , a-t-elle expliqué, soulignant les complications diplomatiques potentielles liées à la présence de pays comme l’Iran ou le Venezuela.
Alors que le processus de l’Accord de Nouméa se poursuit, la France maintient son engagement à accompagner la Nouvelle-Calédonie vers son émancipation, dans le respect des choix démocratiques de sa population. « L’autodétermination est un principe constitutionnel français« , a conclu l’ambassadrice, rappelant les différentes options possibles pour l’avenir du territoire.