Le vrai visage d’une Union européenne à bout de souffle
TRIBUNE. Derrière les discours moralisateurs et les grandes déclarations de vertu, l’Union européenne révèle chaque jour un peu plus ses propres failles, estime Jean-Paul Garraud, président de la délégation RN au Parlement européen et ancien magistrat.
À Bruxelles, les institutions vitrées masquent un système verrouillé, opaque, gangrené par les conflits d’intérêts et totalement déconnecté des peuples qu’il prétend représenter. L’affaire des SMS entre Ursula Von der Leyen et le PDG de Pfizer en a été une illustration flagrante. Lors des négociations portant sur l’achat de milliards de doses de vaccins, la présidente de la Commission européenne avait échangé personnellement avec la direction du laboratoire, en marge des procédures officielles. Malgré les demandes insistantes du Parlement européen, des journalistes, et de la Médiatrice de l’Union européenne, ces messages n’ont jamais été publiés. Qu’a-t-on caché aux citoyens européens ? Pourquoi une telle opacité lorsqu’il s’agit de décisions engageant des sommes colossales et la santé publique ?
Le Qatargate, quant à lui, a levé le voile sur un Parlement européen infiltré par des intérêts étrangers. Des députés compromis, de l’argent liquide en échange d’influence politique : ce scandale a révélé un système aussi fragile que perméable aux influences étrangères, en l’occurrence qataries. Des députés européens socialistes, qui donnaient des leçons de morale à la terre entière, avaient perçu de l’argent en échange de la défense des intérêts du Qatar, pays où le respect des droits de l’homme n’existe pas. Le président de la commission spéciale sur les ingérences étrangères au Parlement européen, fondée en 2020, n’était autre que Raphaël Glucksmann. Occupé à attaquer les élus du Rassemblement National, M. Glucksmann fut incapable de déceler ce qui se passait dans sa propre famille politique. L’hypocrisie permanente de la gauche !
La transition écologique, elle aussi, devient un prétexte. Sous couvert de vertus environnementales, l’Union européenne distribue des milliards d’euros à des ONG (organisations non gouvernementales) sans contrôle sérieux sur l’usage des fonds. Une part significative a été allouée à des structures idéologiquement alignées, parfois directement chargées d’orchestrer des campagnes en faveur des politiques de la Commission, notamment le Pacte vert, instrument d’un lobbying financé par l’argent public.
Très peu de médias ont parlé de ce scandale du Greengate. Selon les documents internes de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, ces ONG ne se contentaient pas de promouvoir des mesures écologiques : elles ciblaient précisément certains députés européens et États membres pour garantir l’adoption des politiques portées par l’ancien commissaire Frans Timmermans. Face à ces révélations, j’ai saisi le procureur européen pour qu’une enquête soit ouverte sur d’éventuels détournements de fonds publics. Il est inacceptable que l’argent des contribuables serve à financer un militantisme déguisé au profit d’une idéologie imposée d’en haut.
Il est inacceptable que l’argent des contribuables serve à financer un militantisme déguisé
Pendant ce temps, nos agriculteurs, nos PME et nos industriels continuent de subir, étranglés par des normes irréalistes. Là où il faudrait du pragmatisme, Bruxelles promeut une idéologie punitive, coupée du terrain, qui nourrit la colère et le sentiment d’abandon.
Un rapport accablant de la Cour des comptes européenne est venu renforcer ce constat en révélant qu’entre 2021 et 2023, près de 7 milliards d’euros ont été attribués à des ONG, sans que l’UE ne se dote d’une définition claire de ce qu’elles sont, ni d’un cadre de contrôle digne de ce nom. Le flou réglementaire et l’absence de vérification sérieuse sur les bénéficiaires ouvrent la voie à toutes les dérives.
Le contribuable européen, tenu à l’écart de ces circuits opaques, est ainsi contraint de financer des structures qui, loin de renforcer la démocratie européenne, en sapent les fondements. Face à ces dérives, le groupe des Patriotes pour l’Europe, présidé par Jordan Bardella, a demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire. Il est temps de mettre fin à cette complaisance. Nous exigeons la suspension des financements opaques, la transparence totale sur les liens entre élus européens et multinationales, et la fin de toute influence étrangère dans nos institutions.
Nous réclamons plus d’exigence, plus de clarté. C’est ce que les citoyens de nos nations attendent. Et c’est ce que nous leur devons.
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