Alors que la Nouvelle-Calédonie se prépare à marquer la Journée mondiale sans tabac ce samedi 31 mai, l’Agence sanitaire et sociale (ASS-NC) lance une campagne originale axée sur l’impact financier du tabagisme. Une approche pragmatique pour toucher les 40 % de fumeurs calédoniens qui tentent d’arrêter chaque année.
Le coût exorbitant de la cigarette
Avec un paquet à 2 600 FCFP, fumer 10 cigarettes par jour revient à 400 000 FCFP par an – de quoi financer un voyage ou des projets familiaux. Pour illustrer ce constat, l’ASS-NC propose un calculateur en ligne sur son site Santé pour tous, permettant aux usagers d’évaluer leurs dépenses annuelles. « L’argument financier complète les messages sanitaires bien connus« , explique Emmanuel Rivet, psychologue et responsable du programme Prévention des addictions.
Dépendance : un défi multidimensionnel
Si 70 % des jeunes fumeurs ont tenté d’arrêter dans l’année (Baromètre santé NC), la dépendance à la nicotine reste un obstacle majeur. « Le tabac altère la qualité de vie, souvent au détriment d’autres besoins essentiels« , souligne E.Rivet. La CAFAT et les mutuelles prennent en charge les substituts nicotiniques, mais le succès repose aussi sur la motivation individuelle. Un quiz en ligne aide ainsi les fumeurs à identifier leurs leviers d’action : santé, budget, ou stress.
Cigarettes électroniques : alerte jeunesse
L’ASS-NC alerte également sur la vapoteuse, en plein boom chez les mineurs malgré son interdiction aux moins de 18 ans. « Une puff jetable à 2 % de nicotine équivaut à 40 cigarettes« , précise E.Rivet. Un phénomène aggravé par un marketing agressif ciblant les adolescents avec des arômes fruités.
Samedi, un premier pas vers l’arrêt
L’ASS-NC invite les Calédoniens à relever le défi « 24h sans tabac« , une initiative relayée sur ses réseaux sociaux. « Une journée sans fumer, c’est 1 000 FCFP d’économisés et une prise de conscience », rappelle E.Rivet. Cette action préfigure Novembre sans tabac, campagne nationale visant un sevrage durable.
En Nouvelle-Calédonie, les cancers liés au tabac représentent la première cause de mortalité, selon l’Institut du Cancer. La lutte antitabac s’inscrit dans le Plan stratégique 2023-2027 du gouvernement, avec un objectif : réduire de 30 % la prévalence d’ici 2027.