Une saisie historique secoue la Nouvelle-Calédonie
D’après des informations exclusives obtenues par La Voix du Caillou, une opération d’envergure a été menée lundi par les forces de l’ordre en Nouvelle-Calédonie. Douze personnes ont été interpellées à Nouméa et à l’île des Pins, soupçonnées d’être impliquées dans un vaste réseau de trafic de cocaïne. L’enquête a été déclenchée après la découverte fortuite, en mer, d’un ballot de drogue par un pêcheur.
C’est une histoire presque invraisemblable, digne d’un polar… sauf qu’elle est bien réelle. Selon les révélations exclusives, un pêcheur de l’île des Pins aurait repêché, entre janvier et février derniers, un ballot contenant plusieurs kilos de cocaïne en pleine mer. Ce colis suspect, trouvé à la dérive dans les eaux limpides de l’île, aurait mis au jour un réseau de trafic entre la Grande Terre et l’île des Pins.
De la mer aux réseaux de revente
Le ballot, soigneusement emballé et contenant une poudre blanche d’une grande pureté, représentait une valeur marchande estimée à plus de 4 millions d’euros – soit près de 480 millions de francs Pacifique. Confronté à ce butin inattendu, le pêcheur a, selon les enquêteurs, choisi de conserver la cargaison. C’est le début d’un engrenage.
Les rumeurs commencent alors à circuler dans l’archipel : de la cocaïne aurait été trouvée au large. Certains parlent d’un seul colis, d’autres évoquent plusieurs ballots. En quelques semaines, la « trouvaille » alimente les fantasmes et les discussions dans les nakamals, ces lieux de consommation de kava. Pour les forces de l’ordre, ces bruits de couloir paraissent d’abord invraisemblables… jusqu’à ce que les premières preuves concrètes émergent.
Une enquête méticuleuse et des saisies massives
Les services spécialisés de la direction territoriale de la police nationale (DTPN) et la section de recherches de la gendarmerie lancent alors une surveillance discrète du pêcheur. Les écoutes téléphoniques, mises en place au fil des semaines, confirment l’existence d’un trafic actif : des ventes s’organisent, notamment à Nouméa, et les clients se multiplient.
Le lundi de l’opération, douze suspects – parmi eux, le pêcheur – sont arrêtés lors de perquisitions simultanées. Ils ont été placés en garde à vue, certaines pouvant durer jusqu’à 96 heures dans le cadre d’un dossier de stupéfiants. Les perquisitions ont permis la saisie d’au moins 30 kilos de cocaïne, transférés dans un lieu sécurisé à Nouméa.
Un trafic inédit en Nouvelle-Calédonie
Cette affaire marque une première sur le territoire par son ampleur et ses ramifications. Si les faits sont désormais établis, des zones d’ombre persistent : comment cette cargaison s’est-elle retrouvée en mer ? Les enquêteurs évoquent plusieurs hypothèses : un largage accidentel lors d’une tempête, ou une tentative de se débarrasser de la drogue face à un contrôle imminent.
Ces méthodes rappellent celles utilisées en Australie ou en métropole, où des « marées blanches » sont observées régulièrement. La technique dite du « drop-off », consistant à jeter la drogue à la mer pour qu’un autre bateau la récupère plus tard, est de plus en plus utilisée par les cartels pour contourner les dispositifs de surveillance portuaire.
L’enquête se poursuit
Le parquet devra désormais déterminer les suites judiciaires à donner. En attendant, les investigations se poursuivent pour remonter toute la chaîne d’approvisionnement et tenter de retracer la provenance de cette drogue. L’affaire pose une question majeure : la Nouvelle-Calédonie est-elle en train de devenir une nouvelle route de transit pour les trafiquants internationaux ?