Depuis plusieurs semaines, les regards de la Nation se tournent à nouveau vers la Nouvelle-Calédonie. La visite de Marine Le Pen, les violences insurrectionnelles de mai 2024, la relance du débat sur le corps électoral : tout converge vers un même constat. Ce territoire français, où l’histoire a laissé des cicatrices profondes, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Et il est temps, en tant que Républicains loyaux à la France, de sortir du silence et d’affirmer une position claire.
La France ne négocie pas sa souveraineté
Marine Le Pen propose un référendum dans 40 ans. Une « pause », dit-elle. Une suspension du débat institutionnel au profit d’un chantier économique. Mais qui peut croire encore que le simple passage du temps apaisera des fractures identitaires aussi profondes ? La vérité, c’est que la souveraineté ne se repousse pas : elle s’affirme. Ce territoire est français. Il l’est par l’histoire, par la volonté majoritaire exprimée lors de trois référendums, et par l’attachement sincère d’une partie importante de sa population.
Ce n’est pas en marchandant un hypothétique apaisement contre un moratoire qu’on assurera la paix. C’est en affirmant sans ambiguïté que la République est une et indivisible, et qu’elle ne négocie ni son territoire, ni l’universalité de ses principes.
L’économie, oui. Mais pas au prix du renoncement
Oui, la Nouvelle-Calédonie est en crise. Oui, il faut investir. Mais aucun développement durable ne se fera sur la base d’un flou politique ou d’une paix achetée à crédit. Relancer les usines, reconstruire l’emploi, améliorer la formation : cela ne peut fonctionner que si l’État affirme clairement que l’avenir du territoire se fera dans la France.
Les investisseurs ne reviendront pas si chaque élection est menacée par la rue. Si chaque avancée légale est contestée par la violence. Ce n’est pas un problème de calendrier : c’est un problème de clarté politique.
Il faut un cap, pas une énième manœuvre
Marine Le Pen dit vouloir écouter tout le monde. Très bien. Mais ce que la Calédonie attend, ce n’est pas un tour de table. C’est un État qui assume son autorité, un gouvernement qui tient parole, et des élus locaux qui prennent leurs responsabilités. La tentation de la « souveraineté partagée », brandie par Manuel Valls ou flattée par d’autres, est une illusion dangereuse. On ne partage pas la souveraineté : on la délègue temporairement, dans un cadre clair. Sinon, on ouvre la voie à l’ambiguïté permanente, à l’instabilité chronique.
Ce que nous devons aux Calédoniens
Être loyaliste républicain, ce n’est pas refuser l’écoute. C’est refuser la confusion. Ce n’est pas nier l’histoire, c’est construire un avenir commun, solide et juste. Cela suppose de regarder en face les échecs passés, de reconnaître que le rééquilibrage économique a été insuffisant, et de corriger le tir. Mais cela exige aussi de rappeler avec force que la République protège ou elle recule. Et qu’aujourd’hui, elle est attendue.
La République, ou le chaos
En mai 2024, c’est l’ordre républicain qui a vacillé. Des commerces incendiés, des familles terrorisées, des élus menacés. Peut-on vraiment espérer une paix durable si ces actes restent sans réponse claire ? Le respect de la loi ne peut pas être négociable. Ni pour les indépendantistes. Ni pour quiconque.
La République est patiente, mais elle n’est pas faible. Elle doit maintenant reprendre l’initiative, assumer la fermeté, et donner aux Calédoniens – tous les Calédoniens – les conditions d’un avenir dans la France, et pas en dehors d’elle.