Dans sa course à la souveraineté industrielle et énergétique, l’Union européenne renforce sa stratégie d’approvisionnement en minéraux critiques en finançant 13 nouveaux projets à l’international. La Nouvelle-Calédonie, riche en nickel, figure parmi les territoires clés retenus.
Nouvelle-Calédonie : un partenaire stratégique au cœur du Pacifique
Dans la nouvelle liste de projets stratégiques annoncée par Bruxelles, la Nouvelle-Calédonie occupe une place de choix. Grâce à ses vastes réserves de nickel, le territoire français d’outre-mer représente un atout majeur pour l’Europe qui cherche à réduire sa dépendance aux pays tiers, notamment la Chine.
Le nickel calédonien, crucial pour la fabrication de batteries électriques, pourrait jouer un rôle déterminant dans l’objectif européen d’électrification du parc automobile et de développement des énergies renouvelables. Cette coopération s’inscrit dans un cadre plus large de partenariats durables et responsables, incluant les enjeux environnementaux et sociaux locaux.
13 pays, 13 projets pour sécuriser l’approvisionnement de l’UE
Outre la Nouvelle-Calédonie, l’Union européenne mise sur des projets au Canada, Groenland, Kazakhstan, Norvège, Serbie, Ukraine, Zambie, Brésil, Madagascar, Malawi, Afrique du Sud et Royaume-Uni. Dix projets concernent des matériaux clés pour les batteries (lithium, cobalt, manganèse, graphite) et deux ciblent les terres rares.
L’investissement total prévu atteint 5,5 milliards d’euros, porté par la Loi européenne sur les matières premières critiques, adoptée en 2023. Celle-ci fixe des objectifs ambitieux à l’horizon 2030 : extraire 10 %, raffiner 40 % et recycler 25 % des besoins de l’UE.
Vers une autonomie stratégique face à la Chine
Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de diversification. En avril, la Chine a renforcé ses restrictions à l’exportation sur certains aimants à terres rares, accentuant les tensions géoéconomiques. L’Europe entend désormais s’affranchir de cette dépendance.
« Les interdictions d’exportation renforcent notre volonté de diversification », a déclaré Thierry Breton, commissaire européen à l’industrie. L’objectif est clair : développer des chaînes d’approvisionnement résilientes et éthiques, notamment via des pays partenaires partageant les standards environnementaux et démocratiques européens.