Une facture salée pour les plus vulnérables
Selon une étude du Lowy Institute, les 75 pays les plus pauvres du monde — dont dix nations du Pacifique — devraient verser un total de 22 milliards de dollars américains à la Chine en remboursement de dettes cette année. Un montant jamais atteint auparavant, dû aux nombreux prêts contractés dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie, notamment durant les années 2010.
L’auteur du rapport, Riley Duke, souligne que Pékin est passé « du rôle de principal bailleur bilatéral à celui de principal créancier ». Des pays comme le Tonga, Samoa et le Vanuatu font face à une pression budgétaire croissante, parfois au détriment de services essentiels comme la santé.
Le cas du Tonga : quand la dette dépasse la santé
Le Tonga illustre les effets concrets de cette dépendance. En 2024, le pays a dépensé davantage pour rembourser ses dettes que pour son système de santé. Et la situation ne devrait pas s’améliorer : environ 15 % des recettes publiques du pays pourraient être absorbées par la dette dans les années à venir.
Les récents chocs économiques — pandémie, séismes, cyclones — ont épuisé les excédents budgétaires accumulés auparavant, rendant les remboursements encore plus lourds à porter pour le pays.
La Chine, moins prêteuse, mais toujours très présente
Le rythme des prêts chinois à la région Pacifique a nettement ralenti depuis 2018. En cause : la diversification des sources de financement disponibles pour les États insulaires, notamment via l’Australie, la Banque mondiale ou des fonds climatiques. Pourtant, la Chine reste une puissance financière incontournable.
Pékin rejette toute accusation de « piège de la dette » et affirme que ses pratiques respectent les normes internationales et la soutenabilité financière. Elle accuse certains pays développés de propager une image biaisée pour détourner l’attention de leurs propres responsabilités dans la dette globale des pays en développement.