Réuni ce dimanche 8 juin à Dumbéa, le FLNKS doit dire s’il participera ou non à la relance des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, annoncée pour début juillet à Paris. Une décision qui intervient après l’échec du conclave de Déva et alors que le projet d’indépendance-association reste la ligne défendue.
Le FLNKS ne s’était plus réuni dans ce format depuis les discussions organisées à Bourail, en présence de Manuel Valls. Ce dimanche, sur le site coutumier du Pic aux chèvres, la convention politique du front indépendantiste s’est ouverte par une cérémonie coutumière, suivie de la levée du drapeau indépendantiste.
Objectif du jour : répondre à l’invitation lancée par Emmanuel Macron aux partenaires calédoniens pour un nouveau round de négociation en juillet.
Pas d’invitation formelle, mais une position assumée
À ce jour, aucune invitation officielle n’a été transmise au FLNKS. L’annonce d’un prochain rendez-vous à Paris a été découverte par le biais des médias. Malgré cette absence de démarche formelle, le front indépendantiste se prépare à prendre position.
Du côté des indépendantistes, la ligne est claire : il n’est pas question de repartir de zéro. Le FLNKS affirme s’inscrire dans la continuité des discussions entamées depuis février, estimant qu’un projet a déjà été formellement déposé.
Le mouvement considère donc comme établi le socle de l’indépendance-association. Une posture politique forte, qui n’engage pour l’instant que ses propres représentants.
Indépendance-association : ligne rouge du FLNKS
Le front reste fidèle à sa proposition : un projet d’indépendance-association, posé sur la table lors des discussions précédentes.
Une ligne qui reste constante, même si le ministre des Outre-mer semble aujourd’hui marginalisé sur ce dossier. En toile de fond, l’échec du conclave de Déva, qui n’a pas permis de faire émerger un consensus entre les parties.
Des invités extérieurs dans la salle
Preuve de l’enjeu politique : plusieurs délégations ont assisté à la convention. Parmi elles, le Tavini Huiraatira d’Oscar Temaru, le Groupe Fer de lance mélanésien, mais aussi la fondation Berghof, une ONG européenne spécialisée dans la résolution des conflits.
Le message est clair : le FLNKS internationalise sa démarche et ancre ses positions dans un cadre régional et diplomatique.
Et maintenant ?
Le chef de l’État veut relancer la discussion institutionnelle début juillet à Paris. Le FLNKS, lui, temporise, mais affiche ses conditions. Pas de page blanche. Pas de réécriture. Pour le front, le projet d’indépendance-association reste le socle des discussions à venir.
Une position qui, à ce stade, n’engage que le FLNKS, aucun autre partenaire n’ayant validé cette base comme point de départ. Le gouvernement, de son côté, n’a pas confirmé la prise en compte de ce projet comme socle officiel.
Un compte-rendu public des travaux internes doit être publié dans les prochains jours. En attendant, une certitude : la séquence politique est relancée, mais sans consensus.