Une bourde technologique qui vire au fiasco diplomatique : cette semaine, le navire de guerre australien HMAS Canberra a accidentellement neutralisé l’internet sans fil et les radios sur une vaste partie de la Nouvelle‑Zélande. C’est un incident rare, mais révélateur de la fragilité des réseaux actuels. Faute avérée, côté militaire.
Flottille ou Coup de Com ?
Selon Radio New Zealand, l’incident s’est produit mercredi, au petit matin, lorsque le navire, en route vers Wellington, a utilisé son radar de navigation émettant sur une bande de fréquence partagée entre radars militaires et réseaux Wi‑Fi Bluetooth grand public.
De Taranaki à Marlborough, les chez-soi, agriculteurs et bureaux se sont retrouvés sans connexion, radios en down, citent les opérateurs. En cause : des dispositifs qui, face à une interférence jugée dangereuse, activent automatiquement un mode sans fil protecteur.
Effet radar : un blackout pré-militaire
Matthew Harrison, patron de l’opérateur Primo, a posté sur LinkedIn :
Ce n’était pas un simple bug. C’est un radar militaire complet, qui a mis nos réseaux hors service en suivant le déplacement du navire. Nous n’avons jamais vu ça.
Payer la facture ? Il s’en est amusé… avant de reconnaître le risque de pertes sectorielles majeures.
Le ministère néo‑zélandais en charge des fréquences a déclaré l’incident réglé dès que le navire a modifié ses paramètres radar. Le New Zealand Defence Force a alerté son homologue australien, et tout est rentré dans l’ordre en quelques heures.
Quand l’équipage réalise la bourde
Selon la Défense australienne, le HMAS Canberra a rapidement réagi en changeant de fréquence, mettant fin aux perturbations. Une réaction bien saluée… mais en retard. D’autant que l’incident a coïncidé avec l’escale du vaisseau pour un hommage aux relations entre Wellington et Canberra, ridiculisant le symbole.
Le gouvernement néo-zélandais, par la voix du Premier ministre Christopher Luxon, a assuré suivre les causes de l’incident. Le ministre Judith Collins a lancé une enquête pour éviter que cela ne se reproduise.
Enjeux civils et militaires
Ce signal révèle une inquiétude majeure : la fragilité des bandes de fréquences sans fil, partagées entre usage civil (Wi‑Fi, Bluetooth) et militaire. Ces interférences, inoffensives en apparence, peuvent avoir des conséquences lourdes sur la vie économique, les urgences, la coordination civile.
Restez zen : pas de cyberguerre
Pour autant, pas de panique. Le gouvernement néo‑zélandais insiste : ce n’était ni un acte malveillant ni une cyberguerre déguisée, mais un accident technique dû à une bande partagée . Les relations entre Aukus et Wellington, elles, restent intactes.
Alors, simple bourde ou signal d’alerte ?
Le cas du HMAS Canberra illustre surtout que, dans un monde saturé de signaux, même un navire-friendly peut générer un effet domino technologique conséquent. Les États, tout comme les opérateurs, doivent mieux coordonner les fréquences pour éviter les “pannes cachées”.
En somme, cette opération militaire, pourtant symbolique, s’est transformée en geste malheureux à fort retentissement public, poussant à revisiter la sécurité des réseaux civils. Le 21e siècle communique…