« C’était mieux avant » : les coups de gueule qui claquent sur Océane FM
Entre nostalgie et ras-le-bol, les auditeurs dénoncent une société qui tourne à l’envers
Disparition de la fête : Nouméa ne danse plus
Les soirées en ville sont devenues un souvenir. Plusieurs auditeurs évoquent la fermeture des boîtes de nuit autour de la place des Cocotiers. Autrefois, on sortait à pied, aujourd’hui, les jeunes se retrouvent à refuser l’entrée.
Avant, on faisait la fête tous ensemble, toutes ethnies confondues. Maintenant, même à 24 ans, mon fils peut pas rentrer en boîte !
C’est incroyable, on dormait sur la place après les bringues, aujourd’hui y’a plus rien, tout est fermé.
Ce sentiment d’un Nouméa ennuyeux reflète aussi une inquiétude sociale : la jeunesse calédonienne manque de lieux de rassemblement, et la réglementation devient de plus en plus dissuasive.
Environnement et accès à la nature : trop d’interdits
La rivière de Dumbéa, les quais pour se baigner, les sauts depuis les ponts… autant d’activités désormais impossibles.
À Dumbéa, chacun faisait son barbecue en respectant l’endroit, aujourd’hui c’est interdit à cause de quelques-uns.
Avant on allait se baigner aux quais Ferry, maintenant c’est barrière à 200 millions sur la baie.
Les auditeurs dénoncent une dérive : la punition collective suite à des abus individuels. Derrière l’argument sécuritaire, se cache le sentiment d’une liberté confisquée.
Vie chère et souvenirs d’une autre époque
Les prix explosent, et tout le monde le sent passer. Entre nostalgie et agacement, les Calédoniens font les comptes.
La baguette, elle coûtait 26 francs. Aujourd’hui c’est limite un produit de luxe.
Pour le même billet d’avion, t’en as pour trois fois moins à Tahiti. Ici, on nous saigne.
Ce thème cristallise la fracture entre les discours officiels sur le pouvoir d’achat et la réalité quotidienne. La comparaison avec d’autres territoires du Pacifique revient sans cesse.
Mécanique d’hier, galère d’aujourd’hui
Même les voitures semblent faire l’unanimité… contre elles. Trop modernes, trop complexes, plus rien n’est réparable.
Avant, tu savais que c’était le carbu, une bougie. Aujourd’hui faut une valise électronique.
Tu perds ta clé, t’appelles la dépanneuse !
Cette critique traduit le ras-le-bol d’un progrès technologique jugé inutile, inaccessible, et qui rend dépendant.
Tourisme : rêve ou mirage calédonien ?
Le dernier coup de gueule frappe là où ça fait mal : l’image du territoire à l’extérieur. Un auditeur dénonce une expérience désastreuse à Singapour.
On a dormi par terre à l’aéroport. Pas un repas, pas un geste d’Aircalin.
Ici, le touriste on s’en fout. Tout le monde est encore bloqué sur le nickel.
La critique va plus loin : absence de stratégie touristique, tarifs déconnectés, vols annulés sans explication. L’impression d’un pays tourné vers lui-même, loin des standards régionaux.
Entre nostalgie et révolte, la parole se libère
Les témoignages de cette matinale d’Océane FM esquissent un même refrain :
Avant, c’était plus simple, plus juste, plus humain.
Derrière l’humour et la complicité radiophonique, c’est une véritable fatigue sociale qui s’exprime. Et une interpellation, à peine voilée, envers les institutions :
Ecoutez-nous vraiment, ou attendez-vous à ce que la colère monte.