6,7 km par heure jusqu’à l’épuisement : la Backyard Ultra de Nouméa revient. Règles, enjeux, esprit… tout ce qu’il faut savoir. Courir jusqu’à la rupture. C’est le principe unique et radical de la « Backyard Ultra », un format d’endurance extrême qui revient cette année en Nouvelle-Calédonie. Organisée par l’association Défi Running ce 28 juin 2025 à l’Hippodrome Henry Milliard, cette épreuve pas comme les autres attire les passionnés de l’ultra-trail… et les curieux d’un défi mental plus que physique.
Un format unique : courir 6,706 km toutes les heures
Le principe est simple, mais impitoyable : les coureurs doivent effectuer une boucle de 6,706 km, chaque heure, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. La difficulté ne tient pas tant à la distance qu’à la répétition continue, sans pause durable, et au rythme imposé : une heure pour chaque boucle. Ceux qui n’ont pas terminé la boucle dans le délai sont éliminés. Et même le dernier devra finir sa dernière boucle seul, en moins d’une heure, pour être déclaré « Finisher ».
«C’est une compétition contre soi-même autant que contre les autres
résume un ancien participant. Les départs sont donnés toutes les heures, avec seulement 3 minutes de préavis. Pas de retard toléré, pas d’assistance en dehors d’une zone délimitée, pas de spectateurs sur le parcours. Et aucun bâton n’est autorisé.
Une épreuve accessible, mais sélective
Ouverte aux licenciés FFA, FFCO ou FFTRI, la Backyard NC 2025 exige d’avoir au moins 20 ans le jour de la course. Les non-licenciés devront présenter un certificat médical de moins d’un an. Les personnes en fauteuil roulant ne peuvent malheureusement pas participer, le parcours étant non adapté.
Les inscriptions, ouvertes du 14 mars au 25 juin 2025, sont plafonnées à 100 dossards. Le droit d’inscription varie de 2000 F CFP à 2500 F CFP selon la date.
Le concept paraît simple sur le papier, mais au bout de 10, 12, 15 heures… là, ça devient une guerre mentale
témoigne un organisateur.
Pas d’assistance ? Pas de problème : l’autonomie avant tout
La Backyard Ultra repose sur un principe fondamental : l’autonomie totale. Chaque coureur doit gérer seul son hydratation, son alimentation et sa récupération dans le temps imparti. Toute aide extérieure en dehors de la zone spécifique est interdite.
Et il n’y a pas de récompense financière, ni même de podium au sens classique. Il n’y aura qu’un seul finisher, tous les autres étant considérés comme DNF (Did Not Finish). Un format extrême qui met en valeur l’humilité, la stratégie, et surtout l’écoute de soi.
Une ambiance sobre, une éthique écoresponsable
L’événement interdit les engins à roues et les animaux. Les organisateurs insistent sur le respect de l’environnement : pas de déchets laissés sur le parcours, respect des consignes éco-citoyennes, et refus d’utilisation de l’image à des fins commerciales.
En cas de force majeure, l’organisation se réserve le droit d’annuler ou d’interrompre la course, sans remboursement des frais.
C’est une course où on ne gagne rien à part le respect de soi et des autres. C’est ça, la véritable victoire
conclut un bénévole de l’édition précédente.
Le grand gagnant : Belle victoire de Jérémy Marie qui remporte cette 3ème édition et qui établit le nouveau record calédonien à 22 boucles et 147 km.