Ce lundi 30 juin sur Océane FM, les auditeurs ont une nouvelle fois vidé leur sac. De la délinquance des mineurs à l’éducation parentale, en passant par la vie chère, les stages introuvables et la colère contre les élus, les témoignages ont fusé, sans détour. Une parole populaire brute, sincère, souvent dure, mais toujours ancrée dans la réalité calédonienne.
Délinquance juvénile : la colère face à l’impunité grandit
La majorité des interventions de ce lundi ont pointé une même réalité : des enfants livrés à eux-mêmes, parfois dès l’âge de 8 ans, impliqués dans des cambriolages ou des dégradations, sans réelle réponse judiciaire.
On a chopé deux gamins dans le quartier samedi, huit et quatorze ans. Ils rentraient dans les maisons. On était plus tristes que choqués.
s’indigne un auditeur, visiblement désabusé.
Ils connaissent la loi, ils savent qu’ils risquent rien. Ils sont interrogés puis relâchés. On les retrouve dans la rue le lendemain.
ajoute une autre voix. Ce constat d’impuissance revient avec insistance, et nombreux sont ceux à dénoncer l’absence d’autorité parentale, doublée d’un système judiciaire jugé trop laxiste.
Éducation et autorité parentale : entre nostalgie et appel à la fermeté
Plusieurs auditeurs ont ouvertement défendu un retour à l’autorité ferme des parents, dénonçant des lois qu’ils estiment inefficaces, voire nuisibles.
On a interdit aux parents de taper leurs enfants, maintenant voilà le résultat : des jeunes qui n’ont plus de limites !
fustige une mère de famille.
Quand on met une tarte, c’est direct devant le juge. On a peur de ses enfants maintenant !
s’insurge un auditeur nostalgique d’une éducation « à l’ancienne ». D’autres nuancent, soulignant que l’éducation commence dès la petite enfance et qu’elle ne se limite pas aux coups :
Moi, j’ai jamais frappé mon fils. Il a 16 ans, il dort tous les soirs à la maison, il est équilibré. Juste, il est aimé.
Stigmatisation des parents et absence de soutien structurel
Si certains accusent les parents d’irresponsabilité, d’autres rappellent que beaucoup cumulent travail et précarité, ce qui les empêche de surveiller efficacement leurs enfants.
Quand on bosse toute la semaine, les enfants sont à l’école. Mais le week-end ? Les parents ne sont pas là, ils bossent encore ou courent après les aides.
rappelle une auditrice. Et un autre d’ajouter :
On est en train de fabriquer une génération qui n’a ni cadre ni avenir. Faut aider les parents, pas juste les blâmer.
L’accès aux stages : une jeunesse bloquée par l’inaction des entreprises
Le manque de lieux de stage pour les élèves a occupé une place importante dans les appels.
Ma fille a fait le tour de sept entreprises la semaine dernière. Partout la même réponse : on prend pas de stagiaires.
déplore une mère. Certains chefs d’entreprise se sont exprimés, évoquant une jeunesse peu motivée :
Ils viennent mal habillés, CV mal rédigés, ils font aucun effort. Alors oui, on refuse.
Mais pour une autre patronne :
On a pris un jeune qui s’est évanoui. On savait pas qu’il était diabétique. Les dossiers de stage sont incomplets, on peut pas faire confiance comme ça.
Un problème de transparence entre écoles et employeurs qui nuit à tous.
Vie chère et transport : une galère quotidienne persistante
Enfin, la question du pouvoir d’achat et des transports a, elle aussi, été largement évoquée.
Le prix de la vie ? Même avec les 10 % de baisse annoncés, je sors d’un supermarché avec deux sacs pour 20 000 francs. C’est du foutage de gueule.
résume un auditeur. Sur les transports :
À quand un vrai système pour les quartiers populaires ? Les applis de taxi à 6000 francs pour faire Kaméré, Anse-Vata, c’est n’importe quoi.
Le peuple parle, mais qui l’écoute ?
Familles à bout, jeunes désorientés, politiques silencieux, entreprises désengagées… L’impression d’un pays qui « tient debout par habitude » domine. Reste à savoir si ces cris du cœur et de la raison seront entendus ailleurs qu’à l’antenne.