De plus en plus de fournisseurs VPN mettent en avant l’utilisation de serveurs RAM-only pour renforcer la confidentialité de leurs utilisateurs. Ces serveurs, qui ne conservent aucune donnée sur disque dur, sont présentés comme une réponse aux inquiétudes croissantes liées à la surveillance numérique et à la conservation des logs. Mais derrière cette promesse séduisante, qu’en est-il vraiment ?
Qu’est-ce qu’un serveur RAM-only ?
Contrairement aux serveurs classiques, les serveurs RAM (ou « volatile memory only ») n’utilisent aucun support de stockage permanent. Toutes les opérations sont effectuées en mémoire vive (RAM), ce qui signifie que toute donnée est automatiquement effacée à chaque redémarrage du serveur. En théorie, cela empêche toute conservation d’historique, même en cas de saisie ou de piratage.
Des acteurs comme NordVPN, ExpressVPN ou Surfshark se sont engouffrés dans cette logique, arguant qu’un serveur RAM garantit l’anonymat absolu, même sous pression judiciaire.
Un vrai plus… mais pas une solution miracle
La promesse est séduisante, mais elle ne garantit pas à elle seule une confidentialité totale. D’une part, un serveur RAM peut toujours enregistrer temporairement des informations en mémoire pendant une session. D’autre part, la sécurité dépend surtout de l’intégralité de l’infrastructure VPN : politique de non-conservation des logs, audits réguliers, juridiction de l’entreprise, protection contre les fuites DNS et WebRTC, etc.
Par ailleurs, certains services brandissent l’argument des serveurs RAM sans preuve concrète ni audit indépendant, transformant un avantage technique en simple levier marketing.
Un marché en quête de confiance
Avec l’explosion des usages VPN – notamment pour protéger sa vie privée, contourner la censure ou accéder à du contenu géobloqué (comme on a pu le constaster depuis l’adoption de la loi SREN en France) – les fournisseurs rivalisent d’ingéniosité pour rassurer leurs clients. Dans ce contexte, les serveurs RAM participent à un écosystème de sécurité plus large, mais ne remplacent ni la transparence ni la rigueur technique.
Les utilisateurs doivent donc rester vigilants : un bon VPN repose autant sur la technologie que sur la fiabilité du fournisseur. Lire les conditions d’utilisation, vérifier la localisation juridique de l’entreprise et s’assurer de l’absence de logs reste essentiel pour une vraie protection.