Le 29 juin, la France a intercepté un navire transportant 2,5 tonnes de cocaïne à 400 milles nautiques de Nouméa, lors d’une opération conjointe menée par la marine, les douanes et la police, sous l’autorité du haut-commissaire de la République. Cette saisie record, coordonnée dans le cadre de l’action de l’État en mer, confirme l’implantation des routes du narcotrafic dans le Pacifique Sud et souligne le rôle stratégique de la Nouvelle-Calédonie dans la souveraineté maritime française.
Saisie record de cocaïne : l’État français frappe fort dans le Pacifique
Une opération de l’État en mer, coordonnée depuis Nouméa, a permis l’interception d’un navire transportant 2,5 tonnes de cocaïne. Une prise historique révélatrice des enjeux stratégiques dans la zone indo-pacifique.
Le 29 juin dernier, une saisie exceptionnelle de 2,5 tonnes de cocaïne a eu lieu dans les eaux internationales du Pacifique Sud, à près de 400 milles nautiques de Nouméa. Cette opération de haute intensité, coordonnée dans le cadre de l’action de l’État en mer (AEM), marque un tournant dans la lutte contre les trafics internationaux en Nouvelle-Calédonie.
Selon les autorités, l’alerte a été donnée quelques jours plus tôt. Dès le 25 juin, le patrouilleur outre-mer (POM) Auguste Bénébig a été engagé sous l’autorité du haut-commissaire de la République, en lien direct avec le parquet de Nouméa, les forces armées, la police nationale et les douanes. Appuyé par un avion de surveillance maritime Gardian du détachement 25F, le navire militaire a procédé à l’arraisonnement discret d’un bateau suspect évoluant dans une zone isolée du Pacifique.
51 ballots de drogue dissimulés à bord
Dès les premiers contacts, l’équipage du navire ciblé s’est montré coopératif. La fouille méthodique du bâtiment a rapidement permis la découverte de 51 ballots soigneusement dissimulés dans une cache aménagée. Les tests effectués sur place ont révélé la présence de cocaïne pure, conditionnée en blocs d’environ 50 kg chacun.
Malgré une mer formée et des avaries mécaniques sur le navire arraisonné, le POM Auguste Bénébig a escorté le bâtiment suspect jusqu’à Nouméa, sous mesures conservatoires. Le 26 juin, conformément aux directives judiciaires, les autorités ont procédé à la saisie officielle de 51 ballots, soit près de 2,5 tonnes de cocaïne, une quantité jamais interceptée auparavant dans les eaux sous responsabilité française du Pacifique Sud.
Les suspects ainsi que la marchandise ont été remis les 29 et 30 juin à la brigade des stupéfiants de la direction territoriale de la police nationale de Nouméa, où l’enquête a été confiée au parquet local.
L’axe indo-pacifique, nouveau front de la guerre contre la drogue
Cette saisie historique illustre à la fois la montée en puissance de la région comme zone de transit pour les cartels sud-américains, mais aussi la stratégie française de sécurisation de sa ZEE (zone économique exclusive) en Nouvelle-Calédonie. L’ampleur de la cargaison – dont la valeur est estimée à plus de 6 milliards XPF – met en lumière l’évolution des routes du narcotrafic international, qui exploitent désormais les failles logistiques du Pacifique Sud.
La France affirme ainsi sa souveraineté par l’intermédiaire de l’action de l’État en mer, sous la houlette du commandant de la zone maritime et avec l’engagement conjoint des forces armées, de la police et des douanes. Ce mode opératoire interministériel permet d’intervenir loin des côtes, de manière rapide et juridiquement encadrée, tout en respectant les conventions internationales en vigueur.
Dans un contexte géopolitique tendu, où la France cherche à renforcer sa posture stratégique dans l’Indo-Pacifique, cette opération réussie vient renforcer la légitimité des moyens militaires et judiciaires déployés en Nouvelle-Calédonie, territoire devenu l’un des piliers de sa présence maritime mondiale.
En interceptant 2,5 tonnes de cocaïne en haute mer, l’État français envoie un message clair : la Nouvelle-Calédonie n’est pas une faille dans le bouclier indo-pacifique. Cette saisie sans précédent, fruit d’une coordination exemplaire entre forces armées, douanes et police, illustre la montée en puissance d’une stratégie de souveraineté active en mer. À l’heure où les flux criminels se déplacent vers les zones les moins surveillées, la France démontre qu’elle entend tenir ses lignes et défendre son espace maritime ultramarin avec détermination et moyens. Plus qu’un coup de filet, c’est un acte de présence et d’autorité dans une région sous haute tension.