Une ouverture solennelle pour un sommet attendu
Le sommet sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie s’est ouvert à l’Élysée dans un climat solennel et chargé d’enjeux. Emmanuel Macron a réuni les responsables politiques, économiques et coutumiers du territoire pour relancer un dialogue mis à mal depuis l’échec du conclave de Déva, en mai dernier. Objectif : trouver une sortie de crise durable, après les émeutes de 2024 qui ont profondément secoué la société calédonienne.
Sonia Backès, présidente de la province Sud, a ouvert les discussions côté loyaliste, saluant l’implication directe du chef de l’État. Dans son intervention, elle a évoqué une société meurtrie, des familles bouleversées et un vivre-ensemble fragilisé. Mais surtout, elle a appelé à se tourner vers l’avenir, en posant les bases d’un accord clair et structurant.
Sonia Backès : clarté, réformes et attachement à la République
Devant les plus hautes autorités de l’État, Sonia Backès a insisté sur quatre grands principes pour reconstruire l’avenir institutionnel du territoire :
- Le respect de la démocratie et de l’État de droit, pour éviter toute dérive vers la loi du plus fort ;
- Le besoin de visibilité, loin des tensions provoquées par les référendums successifs ;
- Des réformes structurelles, en particulier sur les retraites, la fonction publique ou la protection sociale ;
- L’égalité entre tous les Calédoniens, au-delà des origines, dans une République qui unit.
Elle a également plaidé pour une remise en route efficace des institutions, en s’appuyant notamment sur la stabilité des communes et des provinces.
Ce sommet est une chance, et des chances, il nous en reste peu,
a-t-elle lancé, appelant à la responsabilité collective.
Sa formule forte du jour ?
Sans la France, nous ne nous relèverons pas.
Un rappel que, selon elle, seule la République peut garantir aux Calédoniens l’accès à la sécurité, à l’éducation, à la santé et à la justice.
Une relance du dialogue sous supervision présidentielle
Le sommet a débuté par une coutume d’accueil entre le chef de l’État et le Sénat coutumier, en présence de l’ensemble des délégations. C’est le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrice Faure, qui a pris la parole au nom du président :
Voici un stylo. Celui avec lequel nous espérons signer au moins un compromis.
Les négociations se poursuivent à Bougival, dans un hôtel à l’écart de Paris, sans date butoir officielle. En parallèle, des réunions économiques sont prévues au ministère des Outre-mer pour aborder quatre grands chantiers : finances publiques, diversification, nickel et projet de société.
Christian Tein, leader indépendantiste de la CCAT, n’a pas fait le déplacement. Toujours mis en cause dans les violences de mai 2024, il reste sous contrôle judiciaire. « Bichou » s’est présenté à la grille de l’Élysée pour entrer avec Gilbert Tyuienon mais ont du se résoudre à rester sur le pas de la porte…
Sonia Backès a donc marqué l’ouverture de cette séquence par un message d’apaisement et de fermeté. Pour elle, l’heure est à la reconstruction, avec des institutions solides, des réformes claires, et un cap républicain assumé.