Précarité, crise politique, jeunesse en déroute… Sur Océane FM, les Calédoniens livrent sans filtre leurs vérités du quotidien. Extraits.
Précarité explosive : « Des femmes, des enfants… invisibles jusqu’ici »
Le mot est lâché : « grave ». C’est ainsi que plusieurs auditeurs ont décrit l’évolution de la pauvreté à Nouméa. Le phénomène des sans-abris prend de l’ampleur et touche désormais de nouveaux profils.
Aujourd’hui, ce sont des familles entières, avec des enfants, qui dorment dehors
déplore un intervenant.
Avant, les assos servaient un repas par semaine. Aujourd’hui, c’est quatre. Et encore, c’est pas suffisant.
Un autre évoque la saturation des structures comme Un sandwich pour autrui, qui ne savent plus faire face : besoins alimentaires, hébergement, santé… tout manque. Le cri d’alarme est partagé :
La rue devient la norme pour trop de gens.
Politiques en décalage : « Ils mangent, nous on trinque »
Pendant que la délégation calédonienne discute à Paris.
Ceux qui ont détruit la Calédonie, qu’ils assument maintenant.
Stop à l’assistanat
ajoute-t-elle. D’autres rappellent le contexte : 800 entreprises détruites, des usines à l’arrêt.
La jeunesse désemparée : « Ce que vous promettent, c’est même pas une étoile »
Le décrochage social des jeunes revient comme un leitmotiv. L’un d’eux alerte :
Les jeunes volent, cassent, se montrent… mais c’est juste pour qu’on les voie. Parce qu’ils n’ont plus rien.
On vous promet la lune, mais vous avez quoi ? Même pas une étoile.
Éducation et responsabilité : « Pourquoi faire un gosse si c’est pour le laisser traîner dehors ? »
L’exaspération est vive chez les parents. Un père s’insurge après la bagarre armée au lycée Jules Garnier :
Maintenant on a la boule au ventre en les envoyant à l’école. Il faut plus de sécurité. Et surtout, il faut que les parents assument.
Deux auditeurs résument le problème sans détour :
On fait des enfants, mais on oublie de les éduquer. On les fabrique pour quoi ? Pour emmerder le monde ou pour construire un pays ?
L’école, c’est pour instruire. L’éducation, c’est à la maison.
Sécurité routière et incivilités : « Les bus grillent les feux, les voitures doublent n’importe comment »
Plusieurs interventions visent les comportements dangereux sur la route, notamment les bus Yahoué et TRP.
Les chauffeurs prennent des risques de fou. Faut qu’ils se calment avant d’écraser quelqu’un
alerte une conductrice.
Ils transportent des enfants ! Et les marquages au sol sont invisibles, surtout sous la pluie.
Un autre pointe le manque de régulation :
Il faut éclairer les autoroutes, revoir les signalisations. On ne peut pas parler sécurité si on ne fait pas le minimum.
Société fracturée : « On lave leur linge sale… mais la machine à laver, c’est nous »
Enfin, la fracture sociale et politique semble irrémédiable pour certains. L’exaspération culmine avec la perception d’une démocratie confisquée.
Les coutumiers devraient agir dans les quartiers, pas dans les salons parisiens.