Olivier Marleix, ex-président des députés LR, s’est donné la mort à 54 ans. Sa disparition brutale bouleverse la droite et secoue toute la classe politique.
Une figure républicaine brisée, choc au sommet de l’État
La classe politique française est sous le choc après la mort brutale d’Olivier Marleix. Âgé de 54 ans, le député d’Eure-et-Loir a été retrouvé pendu ce lundi 7 juillet à son domicile d’Anet. Selon le parquet, il était seul au moment des faits. Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte. Ce décès tragique d’un ténor de la droite parlementaire, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée, a immédiatement entraîné la suspension des travaux au Palais-Bourbon et la mise en place d’un hommage solennel prévu ce mardi à 15 heures.
Un gaulliste rigoureux, fin connaisseur des arcanes de l’État
Conseiller à l’Élysée sous Nicolas Sarkozy, élu local enraciné, président de commission d’enquête, Olivier Marleix incarnait une droite de devoir, attachée aux institutions et au territoire. À la tête du groupe LR entre 2022 et 2024, il avait su tenir une ligne d’opposition ferme à Emmanuel Macron, tout en cultivant des équilibres internes dans un parti fracturé. Très impliqué dans le dossier Alstom, il avait dénoncé avec virulence la cession de la branche énergie à General Electric, allant jusqu’à saisir la justice. En 2019, son action lui avait valu le « prix éthique » de l’association Anticor.
Fils d’Alain Marleix, figure du Cantal et ancien secrétaire d’État, il avait su se faire un prénom dans les cercles de la droite classique, jusqu’à incarner un espoir de relève, en particulier dans le cadre de la stratégie de reconstruction portée par Bruno Retailleau.
Une onde de choc politique et humaine
L’annonce de son suicide a bouleversé l’ensemble du spectre politique. De Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, de Marine Le Pen à Manuel Bompard, tous saluent un homme de convictions, rigoureux et profondément engagé. Son profil discret et pince-sans-rire, son hypersensibilité assumée, et son attachement aux causes locales. Ces traits composaient le portrait d’un élu atypique. Il préparait activement les municipales de 2026, mandaté récemment par la direction des Républicains. En juin 2024, à la suite des émeutes de mai, Olivier Marleix, chef de la droite LR à l’Assemblée, adressait une lettre à l’Élysée dans laquelle il dressait un état des lieux alarmant et pressait le président de la République de « garantir la sécurité » sur l’île française du Pacifique.
Son départ brutal laisse ses proches abasourdis et son camp politique profondément désorienté. Homme de dossiers, de principes et d’écoute, Olivier Marleix laisse derrière lui deux filles, une circonscription orpheline et une droite parlementaire privée d’un stratège respecté.