Face à Manuel Valls, l’USOENC a sonné l’alarme. L’État est accusé d’agir en dépit du chaos économique et social local.
Une levée de boucliers contre les décisions venues de Paris
Dès l’ouverture du sommet calédonien à Paris, la tension était palpable. Le ministre de l’Outre-mer, Manuel Valls, a été directement interpellé par l’Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (USOENC), qui dénonce des réformes imposées, conçues à Paris et déployées sans consultation des acteurs de terrain. Le message est clair : la situation locale est trop grave pour supporter des décisions unilatérales.
Pour l’USOENC, la fracture est consommée. Il n’est plus question d’avaliser des choix politiques déconnectés des urgences concrètes que traverse la population : chômage galopant, effondrement du tissu économique, explosion de la précarité.
Un territoire à bout de souffle, une population en détresse
Le syndicat a dressé un tableau accablant de la réalité calédonienne. Accès à la santé de plus en plus difficile, flambée des prix des denrées alimentaires, logements insalubres ou inaccessibles, les services publics en déliquescence : les fondamentaux sont en crise. Dans ce contexte, toute réforme économique ou institutionnelle non concertée est perçue comme une violence supplémentaire, injuste et socialement intenable.
La Nouvelle-Calédonie est exsangue, plongée dans une instabilité profonde depuis les émeutes de mai. Et pourtant, selon l’USOENC, Paris continue de pousser des projets de réorganisation comme si le territoire fonctionnait normalement. C’est cette incompréhension persistante entre l’État et le terrain que le syndicat veut briser.
Un appel à différer, pas à renoncer
L’USOENC ne s’oppose pas par principe aux réformes. Elle demande leur différenciation et leur report, afin de bâtir un socle économique viable avant toute restructuration d’envergure. L’idée n’est pas d’abandonner le cap, mais de le réaligner avec les capacités réelles du pays. Le territoire a besoin d’oxygène, pas d’un fardeau administratif supplémentaire.
Manuel Valls a pris acte des demandes, mais l’issue reste floue. Le calendrier des réformes n’a pas été modifié. Pourtant, dans la bouche des représentants syndicaux, l’exigence est ferme : pas de réforme sans reprise tangible, pas de changement sans dialogue.