À Nouméa, la police nationale a célébré ce 9 juillet ses agents, entre décorations, hommages aux disparus et bilan sécuritaire post-émeutes.
Une cérémonie d’unité et de reconnaissance
Le 9 juillet, comme partout en France, la Nouvelle-Calédonie a célébré la journée de la police nationale. À Nouméa, une cérémonie solennelle s’est tenue sous l’égide du secrétaire général du haut-commissariat de la République. L’occasion de saluer l’engagement sans faille des forces de l’ordre dans un contexte encore marqué par les émeutes de mai 2024. Lors de cette cérémonie, dix-neuf membres du personnel ont été décorés de la médaille d’honneur de la Police nationale.
Commissaires, officiers, gradés, gardiens de la paix, personnels administratifs, techniques, scientifiques, policiers adjoints, cadets, réservistes : toutes les composantes de la police nationale ont été mises à l’honneur. Dix-neuf fonctionnaires ont reçu la médaille d’honneur, signe de reconnaissance d’un engagement quotidien, souvent dans des conditions difficiles.
Un hommage particulier a été rendu à un policier décédé en mission cette année. Un moment de recueillement chargé d’émotion, qui rappelle le prix parfois payé par ceux qui œuvrent à la sécurité publique.
Un an après les violences : un terrain « tenu »
Un an après les violences urbaines qui ont secoué Nouméa, les autorités dressent un bilan sécuritaire globalement rassurant. La délinquance générale est en recul sur la commune, même si certains quartiers comme Rivière-Salée ou Kaméré continuent d’enregistrer des pics ponctuels d’actes d’appropriation, de cambriolages ou de dégradations.
La stratégie policière repose sur une occupation ciblée du terrain, différenciée selon la nature de la délinquance. En centre-ville, le contact et la proximité sont privilégiés. Dans les zones plus sensibles, les interventions s’organisent autour de contrôles renforcés, de démantèlements de réseaux liés aux stupéfiants et d’interpellations ciblées.
La présence policière reste renforcée, en particulier depuis les troubles du 13 mai. La coordination avec les polices municipales, les gendarmes, les bailleurs, les référents de quartiers et les associations permet un suivi étroit et une meilleure compréhension des tensions locales.
Une institution qui se reconstruit et s’adapte
Malgré les dégâts subis lors des émeutes – notamment la destruction du poste de police de Rivière-Salée, la police nationale maintient ses missions dans les quartiers affectés. En parallèle, un nouveau point d’accueil des plaintes est en cours d’aménagement en centre-ville pour répondre aux besoins de proximité de la population.
La réorganisation interne des services est également en cours, notamment en matière de police judiciaire. Enquêteurs, agents de terrain, unités spécialisées : tous adaptent leurs méthodes à la délinquance locale, avec une logique d’efficacité et de résultats.
Enfin, les groupes de partenariats opérationnels, réunissant institutions, élus, bailleurs et représentants de quartiers, permettent de construire des diagnostics partagés et des actions concrètes. Prévention, sécurité passive, maraudes auprès des sans-abri : le lien police-population est remis au centre de la stratégie.
La journée du 9 juillet à Nouméa n’a pas seulement été un moment de commémoration. Elle a incarné le retour progressif à la normalité, dans un contexte post-crise encore fragile. La police nationale calédonienne y a affiché sa résilience, sa capacité d’adaptation et son engagement indéfectible au service de la population. À travers cette cérémonie, c’est aussi la République qui a réaffirmé son soutien à ceux qui veillent, au quotidien, sur la sécurité des Calédoniens.