Pékin finance la reconstruction du siège du MSG à Port Vila et renforce sa mainmise diplomatique sur la région.
Crédit photo : Melanesian Spearhead Group Secretariat
Diplomatie feutrée, stratégie assumée
Le Groupe Fer de Lance Mélanésien (MSG) poursuit son rapprochement avec la République populaire de Chine, dans un climat régional de plus en plus sensible. Le 9 juillet 2025, à Port Vila, le directeur général par intérim du MSG, Ilan Kiloe, a rencontré le conseiller Gu Zihua à l’ambassade de Chine. À l’ordre du jour : les suites du 23e Sommet des dirigeants à Suva, notamment l’initiative “Haos Blong Melanesia”.
Sous couvert de coopération technique et culturelle, Pékin continue de s’infiltrer dans les instances stratégiques du Pacifique insulaire, à mesure que l’influence des puissances traditionnelles s’efface.
Un siège financé par la Chine… et une influence qui s’installe
Le siège du MSG, endommagé lors du séisme de décembre 2024, sera reconstruit avec le soutien de Pékin. Ce geste symbolique incarne la méthode chinoise : investir là où les autres ne viennent plus, aider sans poser de questions, et tisser des alliances solides sur le long terme.
Au-delà du chantier, les deux parties ont évoqué une coopération élargie. Les domaines restent vagues, mais l’objectif est clair : inscrire la Chine au cœur du projet mélanésien.
Le soft power à visage humain
Avant de clore la rencontre, le conseiller Gu a proposé une rencontre sociale entre les agents du MSG et les personnels de l’ambassade, pour “mieux se connaître”. L’apparente convivialité masque une diplomatie d’influence bien huilée, où chaque dîner ou photo de groupe participe à la construction d’un réseau parallèle, subtil, mais efficace.
Cette approche, pragmatique et patiente, permet à la Chine de gagner du terrain là où les acteurs occidentaux se replient ou tergiversent.