La facture explose, le gouvernement reste muet. Et si les citoyens prenaient les choses en main ?
Un drapeau illégal… mais toujours en circulation
Le 18 juillet 2024, le tribunal administratif tranchait : le drapeau du FLNKS n’est pas celui de la Nouvelle-Calédonie. Il ne doit donc pas figurer sur les permis de conduire. Une décision claire, assortie d’une menace concrète : 100 000 francs CFP d’astreinte par jour si le gouvernement ne retire pas le drapeau depuis le 1er janvier 2025.
Mais rien n’a changé. Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement en charge des Transports, refuse d’appliquer la décision. Résultat : le 17 avril 2025, le gouvernement a été condamné à 10,7 millions CFP, et l’astreinte est depuis passée à 150 000 francs par jour.
Le comble ? Hier encore, la rapporteure publique a souligné l’inaction du gouvernement, qui n’a même pas répondu aux relances du tribunal. Un nouveau délibéré est attendu pour le 14 août. D’ici là, la facture pourrait atteindre 28,6 millions, avec une astreinte relevée à 300 000 francs par jour. À ce rythme, fin 2025, l’addition pour les Calédoniens pourrait dépasser 50 millions CFP.
Un entêtement personnel qui coûte cher à tous
Présente à l’audience, Nina Julié n’a pas mâché ses mots :
C’est Gilbert Tyuienon qui devrait payer seul la facture de son entêtement. Nul ne doit être au-dessus de la loi. Sinon, c’est l’anarchie.
Car oui, c’est bien l’État de droit qui vacille. Comment demander aux citoyens de respecter les règles, si le gouvernement lui-même les piétine ?
Le problème ? Générations a épuisé tous les recours. Impossible d’attaquer Gilbert Tyuienon personnellement. Le gouvernement étant collégial, c’est le président qui porte la responsabilité juridique. Or, le président ne peut pas démettre un membre de ses fonctions sectorielles.
Les institutions sont bloquées. L’impunité règne.
Et si les citoyens reprenaient la main ?
Face à cette impasse institutionnelle, une solution inattendue pourrait bien émerger : l’action individuelle des Calédoniens.
Dans son jugement initial, le tribunal administratif a expressément indiqué que :
Tout titulaire du permis de conduire qui en fera la demande auprès du gouvernement […] se voit remettre, en échange, un nouveau permis dépourvu du drapeau FLNKS.
Autrement dit :
Tout citoyen peut exiger la réimpression gratuite de son permis, sans symbole non légal, et le gouvernement est obligé de s’exécuter sous 3 mois.
En bref, si le gouvernement ne fait pas son travail, les citoyens peuvent forcer l’exécution de la décision. Un par un, chacun peut reprendre le contrôle.
Alors, et si la solution venait vraiment des Calédoniens eux-mêmes ?