La retraite aux flambeaux fait son retour à Nouméa : 6 000 lampions, familles réunies, bal populaire… une soirée symbole de paix retrouvée.
Une foule, des flammes, et un retour à la sérénité à Nouméa
C’est un symbole d’apaisement qui a illuminé l’avenue Foch ce dimanche 13 juillet. Après une année d’interruption due aux troubles sociaux de 2024, la retraite aux flambeaux a signé son grand retour à Nouméa. Des milliers de Calédoniens ont répondu à l’appel de la lumière et de la fête, dans une atmosphère familiale, bon enfant, et presque miraculeusement épargnée par la pluie.
À 18h30, le parking de la Moselle était noir de monde. Plus de 6 000 lampions distribués, une foule dense et joyeuse, des élus et agents municipaux mobilisés dès l’aube.
La lumière rassemble, surtout quand les temps ont été sombres
a commenté un agent municipal, en observant la foule s’amasser au parking de la Moselle.
Après 2024, on avait besoin de se retrouver, sans tension ni revendication
souffle une mère de famille, lampion à la main.
Entre tradition, inclusion et bonne humeur populaire
Le cortège s’est élancé au son de marches militaires, guidé par un véhicule décoré aux couleurs tricolores, précédé par une délégation de personnes en situation de handicap, suivie de familles, d’enfants de tous âges, et de citoyens visiblement émus de se retrouver.
C’est une vraie bouffée d’air après ce qu’on a vécu l’an dernier
glisse un participant.
Arrivés place des Cocotiers, les festivités se sont poursuivies sous une forme plus conviviale : structures gonflables, stands de nourriture, et surtout le bal populaire, conservé malgré l’absence de feu d’artifice cette année.
D’autres communes ont suivi la même dynamique, comme Païta, Boulouparis ou la partie sud du Mont-Dore, prouvant que cette tradition républicaine reste bien vivante dans les cœurs calédoniens.
Lampions du monde : un symbole universel de lumière et d’espoir
Au-delà du folklore hexagonal, les lampions sont porteurs d’un symbolisme fort dans de nombreuses cultures. En Asie, les lanternes marquent les passages d’année, les mariages, ou les fêtes de la lumière. En Thaïlande, le Yi Peng les voit s’élever vers le ciel pour emporter les mauvaises pensées. En Chine, la fête des lanternes célèbre la fin du Nouvel An lunaire, symbole de paix et de réunion familiale.
Dans le monde occidental, le lampion s’ancre dans les célébrations nationales, en particulier le 13 juillet en France, où il représente à la fois la mémoire révolutionnaire, la cohésion républicaine et une certaine idée de la fête populaire.
Le lampion est une petite lumière portée par chacun, mais quand on les rassemble, ils deviennent un feu collectif
rappelait un historien local. En ce sens, la retraite aux flambeaux de 2025 n’était pas une simple animation municipale, mais bien un geste de réconciliation, un rituel collectif qui restaure la confiance et la joie de vivre ensemble. Cette tradition puise ses racines dans la Révolution française, car elle commémore la prise de la Bastille du 14 juillet 1789, moment où les Parisiens marchèrent à la lueur des flambeaux. La tradition s’est ensuite consolidée sous la IIIᵉ République : la retraite a lieu le soir du 13 juillet, suivie le 14 juillet par le défilé militaire, le bal, et le feu d’artifice. La retraite aux flambeaux n’est plus seulement militaire : elle est aujourd’hui un temps festif et rassembleur, ancré dans la mémoire collective.
Un 13 juillet de lumière et d’espoir
Dans un contexte où la paix sociale demeure fragile, ce retour des lampions a valeur de symbole. Il exprime le besoin de se rassembler, de transmettre des traditions, mais aussi d’éclairer un avenir commun, en famille, entre voisins, entre Calédoniens.
On ne tient pas un territoire par la force, mais par les liens
disait un élu présent. Ce dimanche 13 juillet, ces liens ont brillé de mille feux.