Une attaque brutale, une nuit de plus sous tension en Brousse.
À Poya, cinq individus ont utilisé une voiture volée pour foncer dans une station-service, avant de fuir avec du tabac et de la nourriture.
Une voiture-bélier en pleine nuit : un mode opératoire qui se répète
Jeudi 17 juillet, aux alentours de 3 h du matin, la petite commune de Basse-Poya a été réveillée par le bruit fracassant d’un impact. Une voiture volée a foncé dans la vitrine de la station-service mobile située au bord de la RT1. Cinq personnes à bord, selon les premiers éléments de l’enquête, auraient brisé l’entrée, volé des produits de consommation courante — nourriture et tabac — avant de s’enfuir précipitamment.
Les dégâts matériels sont importants, et un inventaire précis doit être réalisé dans la matinée pour évaluer le préjudice exact. Une enquête a été immédiatement ouverte par la gendarmerie.
Une série inquiétante de vols ciblant les stations calédoniennes
Ce n’est pas un cas isolé. Il s’agit déjà du deuxième cambriolage à la voiture-bélier en moins de deux semaines sur le territoire. Le 2 juillet, une station de Moindou avait subi une attaque similaire. Le 2 juin, c’était la station de Koutio, à Dumbéa, qui faisait les frais d’une attaque à main armée. Et en mai, la station mobile de La Conception avait été vandalisée.
Le mode opératoire semble désormais bien rôdé : de petits groupes agissent en pleine nuit, avec des véhicules volés, ciblent des produits faciles à écouler, et n’hésitent pas à recourir à la violence matérielle pour pénétrer dans les locaux. L’enchaînement de ces faits laisse craindre une organisation plus structurée qu’il n’y paraît.
Pour les commerçants locaux, la colère monte :
On est seuls. Ils peuvent venir casser et voler en toute impunité. À quoi ça sert de se lever à 4 h du matin pour bosser si on peut tout perdre en cinq minutes ?
dénonce un gérant du Nord.
Une réponse judiciaire sévère attendue, mais une impunité ressentie
Ces cambriolages nocturnes relèvent du vol en bande organisée, un crime sévèrement puni par le Code pénal. Selon l’article 311-9, ce type d’infraction est passible de quinze à trente ans de réclusion criminelle, selon la gravité des faits et la présence d’armes ou de violences. Pourtant, sur le terrain, le sentiment d’impunité demeure très fort.
Les enquêteurs de la gendarmerie poursuivent les recherches pour identifier les auteurs. Aucune interpellation n’avait encore eu lieu ce jeudi matin. La population locale, déjà marquée par les tensions sociales et les récentes émeutes, redoute une escalade de la délinquance dans les zones isolées du territoire.
À l’heure où l’insécurité devient une préoccupation grandissante en Nouvelle-Calédonie, la multiplication de ces actes de vandalisme violent relance le débat sur les moyens accordés à la sécurité dans les communes rurales. Loin de Nouméa, nombreuses sont les stations-service qui n’ont ni protection renforcée ni présence policière régulière.